Guerres de religion : les questions qui se posent encore sur ce sanglant conflit entre catholiques et protestants

Et dire qu’on l’appelle encore la Renaissance ! Versants ténébreux de l’époque (majoritairement) lumineuse qui succède au Moyen Âge, les huit guerres qui ont déchiré la France de 1562 à 1598 constituent l’une des pages les plus infâmes de notre Histoire. Incapable de contenir les rivalités nobiliaires et les haines confessionnelles, la monarchie va toucher le fond. Et avec elle, la population, éprouvée par les luttes armées, exactions, pillages, sièges, famines et autres calamités économiques. L’historien Jérémie Foa, spécialiste de la période et auteur de Tous ceux qui tombent, Visages du massacre de la Saint-Barthélemy (éd. La Découverte), répond à certaines interrogations qui demeurent à son sujet.

Il y a débat. La disparition accidentelle d’Henri II, mortellement blessé lors d’un tournoi le 10 juillet 1559, va précipiter la France dans le conflit. Ses quatre fils sont trop jeunes pour régner et si, à 15 ans, François II lui succède, c’est en réalité sa mère, Catherine de Médicis, qui se retrouve en première ligne. "Or, en France, une femme ne peut devenir reine et le régime va s’en trouver déstabilisé, note Jérémie Foa. Les protestants représentent alors 10 % de la population et réclament une reconnaissance légale. La régente finit par leur accorder la liberté de conscience et de culte (relative) par un édit mais le clan des Guise, catholique, qui a fait main basse sur le pouvoir, s’y oppose. Le 1er mars 1562, à Wassy (Champagne), le duc de Guise fait massacrer les protestants (...)

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