Guerre en Ukraine : Zelensky promet d’autres victoires dans les régions annexées par la Russie

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors de sa première visite dans une ville reprise par ses troupes en Ukraine, à Izioum le 14 septembre (photo d’archives).
STR / AFP Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors de sa première visite dans une ville reprise par ses troupes en Ukraine, à Izioum le 14 septembre (photo d’archives).

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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors de sa première visite dans une ville reprise par ses troupes en Ukraine, à Izioum le 14 septembre (photo d’archives).

UKRAINE - La contre-offensive ukrainienne, commencée il y a près d’un mois, poursuit sa marche en avant et a déjà permis aux troupes de Kiev de regagner des milliers de kilomètres carrés de leur territoire. Fort de son avancée et de la prise de la ville stratégique de Lyman, Volodymyr Zelensky a assuré ce samedi 1er octobre que « de nouveaux drapeaux ukrainiens flotteront sur le Donbass », cela dès « la semaine à venir ».

« Ils ont déjà commencé à s’en prendre les uns aux autres : ils cherchent des coupables, accusant des généraux d’avoir échoué… », a-t-il ajouté lors de son allocution quotidienne, en parlant des responsables gouvernementaux russes. « C’est le premier signal d’alarme qui devrait être entendu à tous les niveaux du gouvernement russe ».

Puis il s’est directement adressé aux soldats et aux responsables russes, les appelant à renverser Vladimir Poutine : « Tant que vous tous n’aurez pas résolu le problème de celui qui a tout commencé, qui a déclenché cette guerre insensée contre l’Ukraine, vous serez tués un par un, devenant des boucs émissaires, parce que vous n’admettez pas que cette guerre est une erreur historique pour la Russie ».

Lyman, une défaite importante pour la Russie

La perte de Lyman, nœud ferroviaire stratégique de la région situé à 50 km au sud-est d’Izioum, est un revers de taille pour Moscou. La ville était un important verrou dans le dispositif russe, entre le front au nord de Kramatorsk et la rivière Oskil, par lequel transitait l’essentiel du ravitaillement des forces russes déployées dans l’est de l’Ukraine.

La ville se trouve au nord de la région de Donetsk, l’un des quatre régions annexées par la Russie vendredi, mais pas entièrement contrôlée par les troupes russes, comme vous pouvez le voir dans la carte ci-dessous.

Carte d’Ukraine montrant le contrôle russe ou ukrainien dans les régions annexées le 30 septembre par Moscou.
Carte d’Ukraine montrant le contrôle russe ou ukrainien dans les régions annexées le 30 septembre par Moscou.

Carte d’Ukraine montrant le contrôle russe ou ukrainien dans les régions annexées le 30 septembre par Moscou.

Le ministère de la Défense ukrainien a diffusé plusieurs vidéos montrant ses soldats devant des pancartes ou des bâtiments de la ville. « Menacées de se faire encercler », les troupes russes ont annoncé leur retrait « vers des lignes plus favorables ».

Le conseiller à la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podolyak a raillé samedi sur Twitter : « Il y a 20 heures sur la place Rouge, les dirigeants russes chantaient ’hourra’ à cause de l’annexion de nouveaux territoires. (...) La réalité peut faire mal quand vous vivez dans un monde imaginaire ».

Carte de la situation militaire en Ukraine au 30 septembre à 8h.
Carte de la situation militaire en Ukraine au 30 septembre à 8h.

Carte de la situation militaire en Ukraine au 30 septembre à 8h.

Kadyrov veut utiliser « des armes nucléaires de faible puissance »

Réagissant au retrait russe de la ville, le dirigeant de la république russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a appelé samedi l’armée russe à utiliser « des armes nucléaires de faible puissance » en Ukraine. « À mon avis, des mesures plus drastiques doivent être prises, jusqu’à la déclaration de la loi martiale dans les zones frontalières et l’utilisation d’armes nucléaires de faible puissance », a-t-il déclaré dans un message posté sur Telegram.

« Il faut mener l’’opération militaire spéciale’ au sens plein du terme, et non s’amuser à jouer », a raillé ce fidèle du Kremlin, qui était présent vendredi à Moscou pour la formalisation de l’annexion de territoires ukrainiens à la Russie. « Il n’est pas nécessaire de prendre nos décisions en tenant compte de la ’communauté occidento-américaine’ », a-t-il encore fustigé, celle-ci « ayant beaucoup agi contre nous » selon lui.

Le dirigeant tchétchène, qui tient sa république du Caucase d’une main de fer, a également déploré que le colonel-général russe en charge des opérations autour de Lyman, Alexandre Lapine, « n’ait pas fourni les communications, l’interaction et l’approvisionnement en munitions nécessaires » aux soldats engagés dans la défense de la ville. Il s’est par ailleurs interrogé sur la chaîne de commandement dans l’armée russe et les remontées faites au président russe Vladimir Poutine.

Des corps de civils tués dans leur voiture retrouvés

Sur le terrain, 24 civils dont 13 enfants ont été retrouvés morts, tués par balles dans leurs voitures près de Koupiansk, dans le nord-est de l’Ukraine, a indiqué samedi le gouverneur de la région Kharkiv, Oleg Synegoubov. L’AFP avait vu au moins 11 personnes sans vie vendredi sur le site.

Et selon Oleksandr Starukh, chef de l’administration militaire de la région de Zaporijjia, le bilan de la frappe ayant visé vendredi une file de voitures dans le centre de transit de cette ville du sud de l’Ukraine est passé à 31 morts (30 civils et un policier) avec le décès d’une femme blessée.

Le directeur général de la centrale de Zaporijjia arrêté par les Russes

L’Ukraine a condamné d’autre part la « détention illégale » du directeur général de la centrale nucléaire de Zaporijjia, Igor Mourachov, arrêté pour une raison encore inconnue vendredi par la Russie qui contrôle le site. Selon l’opérateur nucléaire ukrainien Energoatom, M. Mourachov a été interpellé par une « patrouille russe » vers 16 h 00 (13 h 00 GMT) alors qu’il se rendait depuis la centrale vers la ville d’Ernogodar, contrôlée par les Russes.

Par ailleurs, la ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht a effectué samedi une visite surprise en Ukraine, sa première depuis le début de l’invasion russe. Christine Lambrecht s’est rendue dans la ville portuaire d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, où elle a notamment rencontré son homologue ukrainien Oleksiï Reznikov.

Les dirigeants ukrainiens réclament depuis plusieurs semaines au gouvernement allemand d’autoriser la livraison de chars de combat modernes susceptibles de faire la différence face aux troupes russes.

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