Guerre en Ukraine : L’armée russe dit « s’être retirée » de la ville de Lyman

Un militaire ukrainien examine un MLRS russe Uragan détruit près du village de Sosnove, à 30 kilomètres à l’ouest de Lyman dans la région de Donetsk, le 30 septembre 2022.
ANATOLII STEPANOV / AFP Un militaire ukrainien examine un MLRS russe Uragan détruit près du village de Sosnove, à 30 kilomètres à l’ouest de Lyman dans la région de Donetsk, le 30 septembre 2022.

ANATOLII STEPANOV / AFP

Un militaire ukrainien examine un MLRS russe Uragan détruit près du village de Sosnove, à 30 kilomètres à l’ouest de Lyman dans la région de Donetsk, le 30 septembre 2022.

UKRAINE - Des « résultats significatifs » selon le président Volodymyr Zelensky et « une situation inquiétante » de l’aveu des séparatistes pro-russes. Près d’un mois après le début d’une percée fulgurante au nord-est qui lui a déjà permis de regagner des milliers de kilomètres carrés, l’armée ukrainienne poursuit sa contre-offensive.

Les forces ukrainiennes encerclent désormais Lyman, à 50 km au sud-est d’Izioum, au nord de la région de Donetsk. Cette ville est un important verrou dans le dispositif russe, entre le front au nord de Kramatorsk et la rivière Oskil, par lequel transite l’essentiel du ravitaillement des forces russes déployées dans l’est de l’Ukraine.

Carte localisant la ville de Lyman dans le nord-est de l’Ukraine et les positions des forces russes et ukrainiennes au 28 septembre.
Carte localisant la ville de Lyman dans le nord-est de l’Ukraine et les positions des forces russes et ukrainiennes au 28 septembre.

Carte localisant la ville de Lyman dans le nord-est de l’Ukraine et les positions des forces russes et ukrainiennes au 28 septembre.

« À l’heure actuelle, Lyman est partiellement encerclée. La route de Svatové est sous notre contrôle, mais sous le feu périodiquement », a reconnu ce vendredi 30 septembre sur Telegram Denis Pouchiline, un haut responsable séparatiste à la tête du bastion de Donetsk. Il a reconnu que les villages de Iampil et Drobychevé « ne sont pas sous le contrôle total » de Moscou.

« Nos gars se battent, nous reconstituons des réserves, nous devons tenir, mais l’ennemi a également lancé de sérieuses forces » dans la bataille, a-t-il poursuivi. « C’est une nouvelle très désagréable, mais nous devons regarder la situation avec sobriété et tirer les conclusions de nos erreurs », a-t-il ajouté.

Une unité ukrainienne engagée dans cette bataille, la 66e brigade mécanisée, a de son côté annoncé sur Facebook avoir capturé le village de Chtchourové, cinq kilomètres au sud-ouest de la ville.

Les Ukrainiens contrôlent également la ville de Koupiansk, à 100 kilomètres à l’est de la seconde ville du pays Kharkiv. Ce nœud ferroviaire crucial était auparavant utilisé par la Russie pour ravitailler ses forces déployées plus au sud. Cependant une bande étroite sur la rive est de la rivière Oskil demeure entre les mains des forces russes, ce qui empêche les Ukrainiens d’avancer vers la région de Lougansk, contrôlée par la Russie.

La guerre mise « en pause » par la météo ?

Si les deux camps s’évertuent encore à chercher à grappiller des territoires, l’automne risque bien de geler les positions sur le théâtre, prédit une source militaire européenne. Le week-end dernier, des pluies torrentielles ont compliqué la tâche des troupes de Kiev.

« Il est très probable qu’on assiste à une pause des opérations dans les prochaines semaines, le temps de réorganiser les flux logistiques et de recompléter les différentes forces. D’autant que dans quelques semaines la petite +raspoutitsa+ (phénomène saisonnier qui voit la terre ferme se muer en boue collante redoutable pour les véhicules militaires, ndr) va forcer à rester sur les axes routiers, rendant les forces vulnérables », souligne cette source.

Plus tôt vendredi, le président russe Vladimir Poutine a formalisé l’annexion de quatre régions ukrainiennes du sud et de l’est, en partie ou totalement contrôlées par Moscou, une décision largement condamnée par Kiev et ses alliés occidentaux.

« Nous devons libérer toutes nos terres, et ce sera la meilleure preuve que le droit international et les valeurs humaines ne peuvent être enfreints par aucun État terroriste, aussi insolent soit-il, comme la Russie », a répondu Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a reconnu que « le chemin de notre pays est difficile » mais « clair » à ses yeux : « C’est la voie de l’indépendance, de l’intégrité territoriale, de l’intégration au monde civilisé et du développement social », a-t-il affirmé face à une Russie qui n’est vouée selon lui qu’à « la défaite, la honte et la condamnation ».

Au sujet de la frappe meurtrière commise vendredi sur des civils à Zaporijjia, le président ukrainien a par ailleurs dénoncé « un meurtre délibéré et absolument calculé » par l’armée russe. Les autorités d’occupation pro-russes de Zaporijjia ont, elles, accusé les forces ukrainiennes d’avoir tiré sur ces véhicules pour empêcher les civils qui attendaient de rejoindre la zone sous contrôle russe. « À ce stade il y a 30 morts », a confirmé Volodymyr Zelensky. La police ukrainienne avait communiqué ce même chiffre quelques minutes plus tôt.

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