Guerre en Ukraine : la Russie évacue la population de Belgorod, une première en deux ans de guerre

Depuis fin décembre, l’intensification des frappes ukrainiennes sur cette ville russe pousse la Russie à évacuer la ville. (Photo d’illustration d’une frappe sur Belgorod le 2 janvier).
HANDOUT / AFP Depuis fin décembre, l’intensification des frappes ukrainiennes sur cette ville russe pousse la Russie à évacuer la ville. (Photo d’illustration d’une frappe sur Belgorod le 2 janvier).

GUERRE EN UKRAINE - Des évacuations bien loin de l’image d’une Russie paisible et préservée du conflit qu’elle a elle-même déclenché. Ce lundi 8 janvier, le gouvernement régional en charge de la ville de Belgorod a confirmé l’évacuation de plusieurs centaines d’habitants de cette ville proche de l’Ukraine.

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En cause ? L’intensification des bombardements ukrainiens sur la ville russe. Le gouverneur local, Viatcheslav Gladkovk, a ainsi indiqué que « 300 habitants » qui ont décidé de quitter provisoirement la ville « sont maintenant hébergés dans des centres d’accueil à Stary Oskol, Goubkine et dans le district de Korotchansky ». Des villes relativement éloignées de la frontière avec l’Ukraine.

En revanche, Viatcheslav Gladkov n’a pas indiqué si d’autres évacuations volontaires de personnes adultes étaient en cours ou prévues prochainement à Belgorod.

Ces évacuations marquent toutefois un tournant dans la guerre en Ukraine, puisque la Russie n’avait encore jamais utilisé une telle mesure pour une grande ville russe. Elles ont également pour conséquence de mettre à mal le discours (pourtant bien rodé) du Kremlin pour s’efforcer de conserver une image intacte du quotidien des Russes, qui ne seraient pas affectés par les conséquences directes de la guerre en Ukraine.

Des évacuations d’enfants à venir

Dès vendredi, Viatcheslav Gladkovk avait invité les habitants de Belgorod qui le souhaitait à quitter la ville, déjà meurtrie le 30 décembre par une attaque ukrainienne d’ampleur dont le bilan civil est à ce jour le plus meurtrier sur le sol russe depuis le début de l’offensive de Moscou.

L’attaque ukrainienne du 30 décembre avait provoqué la mort de 25 personnes, dont une fillette de quatre ans. Évoquant un « acte terroriste », le président russe Vladimir Poutine avait promis en représailles d’intensifier les frappes russes en Ukraine.

La ville russe de Belgorod est située à une centaine de kilomètres de Kharkiv, de l’autre côté de la frontière entre l’Ukraine et la Russie.
Google Maps La ville russe de Belgorod est située à une centaine de kilomètres de Kharkiv, de l’autre côté de la frontière entre l’Ukraine et la Russie.

Le gouverneur local a par ailleurs précisé ce lundi que les autorités régionales avaient reçu pas moins de « 1 300 demandes » au cours des dernières 24 heures, concernant l’envoi d’enfants de Belgorod « dans des camps scolaires » à l’extérieur de la ville, ou plus loin encore.

À ce sujet, Viatcheslav Gladkovk assure que les régions voisines de Voronej, Kalouga, Tambov et Iaroslavl vont leur venir en aide. « Ils sont tous prêts à nous aider », a-t-il affirmé.

Quelques jours plus tôt, l’intensification des frappes de Kiev sur Belgorod en réponse aux frappes massives de la Russie avait déjà conduit les autorités locales à prendre des mesures drastiques. Comme repousser la rentrée scolaire de 10 jours à Belgorod et ses alentours ou demander aux habitants de sécuriser les fenêtres des habitations pour « se protéger » d’éventuels éclats de verre lors des bombardements.

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