Guerre en Ukraine: Kiev a utilisé des drones sous-marins contre la flotte russe en Crimée

Un navire russe passe près des côtes le long de Sébastopol, en Crimée, le 28 juillet 2019. - YEKATERINA SHTUKINA / POOL / AFP
Un navire russe passe près des côtes le long de Sébastopol, en Crimée, le 28 juillet 2019. - YEKATERINA SHTUKINA / POOL / AFP

Pour la première fois, le samedi 29 octobre, les forces navales ukrainiennes ont frappé un grand coup en mer Noire en envoyant des drones maritimes suicides contre des bâtiments russes dans le port de Sébastopol, situé dans la péninsule de Crimée. Après la destruction du Moskva en avril dernier, l’armée ukrainienne montre encore sa capacité d’innovation et de surprise pour déstabiliser la Russie.

"Des navires de la flotte russe de la mer Noire" ont "repoussé" l'attaque, avait indiqué à la presse le gouverneur de Sébastopol, précisant qu'aucune installation dans la ville n'avait été touchée.

"Tous les drones impliqués dans l'attaque ont été "abattus", a-t-il ensuite précisé sur Telegram.

"Assez simple"

Moscou a immédiatement porté la responsabilité de l'attaque sur le Royaume-Uni. Et a annoncé soumettre au Conseil de Sécurité de l'ONU la question des attaques de Sébastopol et de Nord Stream.

"La partie russe entend attirer l'attention de la communauté internationale, notamment par l'intermédiaire du Conseil de sécurité des Nations unies, sur la série d'attaques terroristes perpétrées contre la Russie en mer Noire et en mer Baltique, y compris avec l'implication de la Grande-Bretagne", a indiqué samedi 29 octobre sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

"Risque d'escalade"

Lors d'une convocation de l'ambassadrice britannique à Moscou, les autorités russes ont signifié que "de telles actions hostiles par le Royaume-Uni risquent de mener à une escalade de la situation qui pourrait avoir des conséquences imprévisibles et dangereuses", a déclaré la diplomatie russe dans un communiqué.

Pourtant, Kiev aurait pu réaliser cette attaque ciblée à Sébastopol sans une aide extérieure. "Ce type de projet est assez simple à faire. Il faut bien sûr passer à la réalisation, mais honnêtement, c'est relativement facile et efficace", explique à BFMTV le général Jérôme Pellistrandi.

Les autorités britanniques ont à plusieurs reprises démenti ces accusations, reprochant à Moscou de chercher à "détourner l'attention" de ses revers militaires en Ukraine.

Dans le communiqué publié jeudi, la diplomatie russe s'en est prise de nouveau au Royaume-Uni, accusant des "instructeurs britanniques" de former des "plongeurs saboteurs" ukrainiens, ainsi que d'apprendre aux militaires ukrainiens le maniement des drones sous-marins.

Les relations entre Moscou et Londres, très tendues depuis plusieurs années, sont en crise ouverte depuis le lancement de l'offensive militaire russe contre l'Ukraine. Londres a apporté un soutien financier et militaire marqué à Kiev et participe aux sanctions occidentales visant Moscou.

Article original publié sur BFMTV.com