Guerre Israël/Hamas : l’UE va ouvrir un couloir aérien humanitaire vers Gaza par l’Égypte

Depuis l’attaque sans précédent du Hamas en Israël, l’enclave palestinienne de Gaza est assiégée par l’armée israélienne, provoquant la mort de 2750 personnes, majoritairement des civils.
SAID KHATIB / AFP Depuis l’attaque sans précédent du Hamas en Israël, l’enclave palestinienne de Gaza est assiégée par l’armée israélienne, provoquant la mort de 2750 personnes, majoritairement des civils.

NTERNATIONAL - Estimant que le peuple palestinien de Gaza ne peut « pas payer le prix de la barbarie du Hamas », l’Union européenne va établir un couloir aérien humanitaire vers la bande de Gaza, alors que les représailles israéliennes après l’attaque sanglante du Hamas ont déjà fait 2 750 victimes dans l’enclave palestinienne depuis le 9 octobre. Majoritairement des civils.

Ce lundi 16 octobre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a reconnu que les « Palestiniens à Gaza ont besoin d’aide humanitaire », c’est pourquoi « nous lançons un couloir humanitaire via l’Égypte ».

« Les deux premiers vols vont partir cette semaine, et ils apporteront du matériel humanitaire à Gaza », a-t-elle précisé depuis Tirana, en Albanie.

Une annonce très attendue, car quelques heures auparavant, l’OMS avait averti que sans aide extérieure, une « vraie catastrophe » aurait lieu d’ici les prochaines 24 heures à Gaza, assiégée depuis l’attaque du Hamas palestinien contre Israël, poussant plus d’un million de civils à chercher refuge dans le sud de Gaza. Mais le passage de Rafah, contrôlé par l’Égypte est actuellement fermé et a encore été touché lundi soir par une frappe israélienne, alors que des centaines de Palestiniens attendaient dans la zone en espérant une ouverture.

Le poste-frontière de Rafah, en Égypte, qui pourrait permettre d’évacuer des milliers de Palestiniens fuyant la bande de Gaza et les bombardements israéliens.
AFP Le poste-frontière de Rafah, en Égypte, qui pourrait permettre d’évacuer des milliers de Palestiniens fuyant la bande de Gaza et les bombardements israéliens.

« Il reste 24 heures d’eau, d’électricité et de carburant » à Gaza et si de l’aide n’y entre pas, les médecins n’auront plus qu’à « préparer les certificats de décès », selon Ahmed Al-Mandhari, directeur de l’OMS pour la Méditerranée orientale basé au Caire. Pour autant, Israël a affirmé ce lundi qu’aucune trêve n’était en cours pour permettre l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza.

Scholz sur place dans la semaine

La patronne de l’UE a toutefois répété la légitimité pour Israël de se défendre, estimant qu’il « ne peut y avoir aucune justification pour l’acte terroriste du Hamas pour le brutal massacre de 1 400 personnes en Israël ». Par conséquent et « face à cette horreur, Israël a le droit de se défendre, en accord avec le droit humanitaire et international », a-t-elle martelé.

En parallèle, le chancelier allemand Olaf Scholz a indiqué ce lundi soir qu’il allait se rendre en Israël et en Égypte cette semaine, faisant de lui le premier chef de gouvernement à se rendre sur place depuis les événements du 7 octobre. Sur place par solidarité avec les Israéliens, il compte aussi « parler de questions concrètes concernant en particulier la situation sécuritaire et comment éviter une escalade du conflit vers d’autres régions ».

Mais il souhaite surtout aborder « la question de savoir comment organiser l’aide humanitaire », alors que l’inquiétude pour la population civile de la bande de Gaza ne cesse de grandir.

Appel du pied à l’Égypte et Israël

Dès samedi, une semaine jour pour jour après l’attaque du Hamas, la France s’était fait entendre auprès de l’Égypte et Israël pour parvenir à mettre en place un couloir humanitaire, notamment pour évacuer les « compatriotes » encore bloqués à Gaza.

Emmanuel Macron avait d’ailleurs multiplié les échanges sur le sujet avec des dirigeants étrangers. Et parmi eux, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi.

« La France multiplie les contacts auprès de tous les acteurs qui ont un rôle à jouer dans l’immédiat : auprès des autorités israéliennes et égyptiennes afin que le terminal de Rafah puisse servir aux opérations humanitaires à Gaza et, notamment, à l’évacuation de nos compatriotes », avait fait savoir l’Élysée.

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