Guerre Israël-Hamas : frappe en Syrie, infiltrations au Liban, porte-avions américain… Le point sur la situation

Israël a donné un délai supplémentaire aux habitants du nord de Gaza pour fuir vers le sud, avant de lancer son offensive terrestre d’ampleur.

Au 9e jour de la guerre, des milliers de Palestiniens continuent de fuir tandis qu’Israël poursuit ce dimanche 15 octobre les préparatifs en vue d’une offensive dans le nord de la bande de Gaza. L’armée israélienne bombarde sans relâche ce territoire palestinien, assiégé depuis l’attaque sanglante du 7 octobre lancée par la branche armée du Hamas contre l’État hébreu.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous, le bilan de cette guerre est déjà faramineux : plus de 1 300 personnes ont été tuées par les commandos du Hamas, surtout des civils, dont des enfants, et au moins 120 personnes ont été prises en otage, selon des responsables israéliens. Et la riposte israélienne a déjà tué plus de 2 300 personnes, dont plus de 700 enfants, dans la bande de Gaza.

Alors qu’Israël a donné samedi soir un délai supplémentaire aux habitants du nord du territoire palestinien pour se réfugier avant son « opération terrestre importante », Le HuffPost fait le point sur les derniers développements militaires de la guerre.

Retard de l’offensive israélienne

Cette offensive terrestre israélienne contre Gaza aurait justement dû commencer ce samedi 14 octobre, mais les forces de défense israéliennes ont fait savoir qu’elles commenceraient à mener des « opérations militaires significatives » dans l’enclave palestinienne lorsque tous les civils auraient été évacués, comme l’a déclaré un porte-parole à CNN.

« Il est très important que les habitants de Gaza sachent que nous avons été très, très généreux en termes de temps. Nous avons donné un avertissement suffisant, plus de 25 heures », a poursuivi le lieutenant-colonel Jonathan Conricus. Avant de fermement ajouter : « Prenez vos affaires, allez vers le sud. Préservez votre vie et ne tombez pas dans le piège que le Hamas vous tend. »

Au départ, le gouvernement de Tel-Aviv avait donné 24 heures à 1,1 million de Palestiniens du nord de la bande de Gaza pour fuir, des dizaines de milliers de Gazaouis se sont déplacés par tous les moyens, à pied, en voiture, ou en charrette, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessous. Le tout avec la menace de bombardements, à l’image de ceux qui auraient été menés vendredi contre des Palestiniens fuyant vers le sud, aux environs de Wadi Gaza.

L’armée israélienne a précisé samedi dans un communiqué, relayé par Libération, que sa vaste campagne militaire comprendra, entre autres, « une attaque intégrée et coordonnée par voie aérienne, maritime et terrestre ». « Les bataillons et les soldats de l’armée israélienne sont déployés dans tout le pays et sont prêts à augmenter leur niveau de préparation pour les prochaines étapes de la guerre, en mettant l’accent sur une opération terrestre importante », est-il encore écrit dans ce document.

Second porte-avions américain et nouvelles munitions

Dans ce conflit, Washington soutient son allié israélien. Afin de « dissuader toute action hostile contre Israël ou tout effort visant à élargir cette guerre », les États-Unis vont envoyer un second porte-avions en Méditerranée orientale, a déclaré samedi le ministre américain de la Défense Lloyd Austin.

L’USS Eisenhower et ses navires d’escorte rejoindront un premier porte-avions - l’USS Gerald R. Ford - déjà déployé dans la région. Ce déploiement montre « l’engagement sans faille de Washington en faveur de la sécurité d’Israël et notre détermination à dissuader tout acteur étatique ou non cherchant à intensifier cette guerre », a ajouté Lloyd Austin.

Les États-Unis ont également commencé dimanche à envoyer de l’aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions, et mis en garde les voisins de l’État hébreu contre une extension du conflit.

Israël frappe Alep, en Syrie

Sur le terrain, la guerre fait non seulement rage entre les combattants basés à Gaza et Israël, mais s’étend aussi chez les pays voisins. Dans la nuit de samedi à dimanche, une frappe aérienne israélienne a visé l’aéroport d’Alep, ville du nord de la Syrie, faisant cinq blessés, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), sans préciser si des civils avaient été touchés.

« Une frappe aérienne israélienne en provenance de la mer a frappé l’aéroport d’Alep », a déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

Des raids israéliens avaient déjà visé jeudi les aéroports de la capitale syrienne Damas et d’Alep, deux villes contrôlées par le gouvernement syrien, les mettant hors service selon les médias officiels. Les frappes de samedi surviennent quelques heures alors que l’aéroport d’Alep a rouvert.

Le Hamas revendique deux infiltrations par le Liban

De son côté, le Hamas a revendiqué dimanche deux nouvelles infiltrations en territoire israélien à partir du Liban, annonçant la mort de trois de ses combattants. Samedi, les forces israéliennes avaient déjà affirmé avoir tué plusieurs « terroristes » qui tentaient de traverser le pays depuis la frontière libanaise.

Un groupe de combattants des Brigades Al-Qassam, branche armée du Hamas, est « parvenu à faire sauter la clôture frontalière (...), pénétrer en Palestine occupée », et a eu un affrontement avec « l’ennemi », a dit le mouvement palestinien dans un communiqué. « Des avions de l’ennemi » ont pris pour cible ces combattants, en tuant trois samedi, a-t-il ajouté.

L’armée israélienne a également fait état dimanche de tirs en provenance du Liban vers la localité de Shtula, à la frontière et d’une position militaire. « En riposte, l’armée est en train de frapper le sol libanais », a-t-elle indiqué.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le sud du Liban est le théâtre de tirs entre le Hezbollah libanais (soutenu par l’Iran et qui est allié avec le Hamas) et l’armée israélienne, et de tentatives d’infiltration en Israël depuis le Liban. Un journaliste de l’agence de presse Reuters a également été tué dans la région, plusieurs acteurs accusant Israël d’être à l’origine de la frappe mortelle.

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