Guerre Israël-Hamas : à Valence, l’enseigne « Chamas Tacos » menacée de fermeture pour une lettre défectueuse

L’éclairage défectueux de la lettre « C » de « Chamas Tacos » a causé des problèmes à un franchisé de la ville de Valence, contraint d’éteindre sa devanture dans le contexte du conflit israélo-palestinien.
Capture d’écran Google Maps L’éclairage défectueux de la lettre « C » de « Chamas Tacos » a causé des problèmes à un franchisé de la ville de Valence, contraint d’éteindre sa devanture dans le contexte du conflit israélo-palestinien.

FRANCE - Le « C » de la discorde. À Valence, dans la Drôme, le conflit israélo-palestinien s’est invité par surprise dans le quotidien d’un magasin de restauration rapide. En effet, l’enseigne lumineuse extérieure de ce magasin où l’on peut habituellement lire « Chamas Tacos » affiche désormais « Hamas Tacos » en raison d’un défaut d’éclairage de la lettre C. Un changement plutôt malvenu en pleine résurgence du conflit entre Israël et le Hamas

Tout semble avoir commencé mercredi 18 octobre avec une vidéo très largement relayée sur les réseaux sociaux où l’on voit des policiers venir demander en début de soirée aux employés d’éteindre l’enseigne au-dessus de l’établissement. « Vous la laissez ce soir, vous prenez une fermeture administrative ! », ordonne l’un des policiers valentinois, comme on peut l’entendre dans la vidéo ci-dessous.

Sur ces images, les policiers semblent expliquer calmement aux employés présents dans la boutique que la lettre défectueuse cause désormais un problème aux « riverains » lorsque l’enseigne s’illumine, une fois la nuit tombée. Une gêne ressentie par les habitants depuis plusieurs jours qui est remontée jusqu’aux oreilles du maire, comme le précise d’ailleurs l’un des agents de police.

Surpris et déstabilisés par cette demande pour le moins originale, les employés ont été contraints de joindre le patron de l’enseigne, visiblement le seul à savoir comment éteindre le panneau extérieur, qui serait d’ailleurs en panne « depuis des mois » selon les échanges présents dans la vidéo.

« C’est pas nous, c’est les élus », se défend d’ailleurs l’un des policiers. « Au vu de l’actualité, ils ne peuvent pas laisser ça comme ça », explique également l’un des agents face à des employés toujours médusés par la demande des policiers.

Une heure pour éteindre l’enseigne

Auprès de France Bleu, le gérant de l’enseigne a d’ailleurs confirmé cette version des faits. « La lettre était tombée en panne depuis des mois, et on avait même fait un devis pour faire un ravalement de façade de l’établissement », explique-t-il, encore abasourdi par l’ampleur des événements.

Insistants, les policiers -présents en nombre- sont d’ailleurs restés jusqu’à ce que l’enseigne soit finalement éteinte, après de longues minutes de galère, comme le montrent d’autres vidéos des échanges entre employés, habitués de l’enseigne et policiers. Le gérant est finalement arrivé sur les lieux pour éteindre lui-même son enseigne.

« La corrélation ne mest jamais venue à l’esprit. Ni moi ni mes collaborateurs n’y voyions une quelconque revendication », s’indigne d’ailleurs le patron de Chamas Tacos, qui tient à rappeler au Figaro qu’il s’agit d’« une grande franchise aujourd’hui, pas d’un petit snack de quartier ».

Un geste involontaire confirmé par la mairie

Contactée ce jeudi 19 octobre par Le HuffPost, la mairie de Valence évoque bel et bien « un souci de voisinage » dû à la présence de cette inscription depuis l’attaque surprise du Hamas le 7 octobre contre Israël. Ce qui a conduit à cette intervention, sur décision de la direction de la police municipale.

Toutefois, la mairie reconnaît sans détour que l’affichage du mot « Hamas » n’était « pas volontaire » et que le problème d’éclairage existe depuis « plusieurs semaines, voire plusieurs mois ».

Elle précise par ailleurs qu’elle n’a « pas d’exigences immédiates » pour ce magasin, du moment que le problème est réglé dans les plus brefs délais. « On a l’engagement du gérant que cela va être changé rapidement pour éviter tout malaise à l’avenir », précise encore la mairie, qui assure ne pas avoir demandé de fermeture administrative.

« C’est dommage qu’il n’ait pas vu l’urgence de changer sa devanture avec les récents événements, cela aurait évité une scène comme celle que nous avons vue sur les réseaux sociaux », regrette cependant la mairie, surprise par l’ampleur de cette affaire. Également contactée, la préfecture de la Drôme n’a pas encore répondu à notre sollicitation. Désormais éteinte jusqu’à ce qu’elle soit réparée, la devanture de Chamas Tacos ne devrait plus causer de problème sur l’avenue de Romans.

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