Guerre Israël-Gaza : Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah a prononcé son premier discours depuis l’attaque du Hamas, voici ce qu’il faut retenir

Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a prononcé ce vendredi 3 novembre son premier discours depuis l’attaque du Hamas contre Israël (capture d’écran de la chaîne Al-Jazeera)
Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a prononcé ce vendredi 3 novembre son premier discours depuis l’attaque du Hamas contre Israël (capture d’écran de la chaîne Al-Jazeera)

CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN - Son discours s’annonçait décisif pour l’avenir de la guerre entre Israël et le Hamas, et devait déterminer si le puissant Hezbollah allait s’engager dans le conflit, entraînant ainsi un élargissement à l’échelle régionale. Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais, a pris la parole pour la première fois depuis le début du conflit, ce vendredi 3 novembre.

S’il n’a pas explicitement annoncé que son organisation rejoignait le Hamas dans le conflit contre Israël, il a néanmoins mutiplié les menaces et coups de pression. Le HuffPost fait le point ce qu’il faut retenir de cette intervention.

• Le Hezbollah est « entré dans la bataille » depuis le 8 octobre

Hassan Nasrallah a justifié l’attaque du Hamas par quatre facteurs : les milliers de prisonniers faits par Israël, la situation de Jérusalem et de la mosquée d’Al-Aqsa, le blocus sur Gaza depuis vingt ans, et les « nouvelles menaces » sur les territoires palestiniens, notamment les colonies.

Il a ensuite accusé Tsahal de commettre un « génocide » dans la bande de Gaza, en tuant « surtout des civils », dont « une majorité des femmes et d’enfants ». « À part commettre un massacre », « ils n’ont pas été capables d’obtenir un seul succès militaire en un mois », a-t-il taclé.

Sur le front libanais, le chef du Hezbollah a affirmé que le Hezbollah était « entré dans la bataille depuis le 8 octobre ». « Ce qui se passe sur le front [libanais] est très important. Pour ceux qui demandent au Hezbollah d’entrer dans une guerre ouverte, ce qui se passe à la frontière peut paraître modéré. Mais ce n’est pas le cas », a ajouté Hassan Nasrallah selon la tradution du journal libanais L’Orient Le Jour, asssurant que « ce que nous faisons a un grand impact ».

L’éventualité « d’une guerre totale » est « réaliste », et « je le dis en toute transparence et avec un flou constructif : toutes les options sur notre front sont ouvertes et examinées et nous pourrons y recourir à tout moment », a-t-il ajouté.

• L’attaque du 7 octobre n’a pas été préparée avec le Hezbollah

Hassan Nasrallah a démenti l’information selon laquelle l’attaque surprise du Hamas envers Israël du 7 octobre avait été préparée en collaboration avec Beyrouth. Selon lui, « cette opération est le résultat d’une décision palestinienne à 100% ». Selon les informations de L’Orient Le Jour, l’offensive avait été planifiée depuis la capitale libanaise, via de nombreuses réunions « organisées depuis plusieurs mois ».

« Le secret entourant cette opération (du Hamas) a garanti son succès », a estimé le chef du Hezbollah, qualifiant cette attaque d’« acte d’héroïsme ».

• Les États-Unis, « responsables » de la situation

Hassan Nasrallah s’est adressé directement aux États-Unis, déclarant : « Vos menaces contre nous ne servent à rien. Vos forces navales en Méditerranée ne nous effraient pas et ne nous ont jamais effrayés. Ces navires, avec lesquels vous nous menacez, nous leur avons préparé une riposte. »

Plus encore, le dirigeant de la branche libanaise du Hezbollah a accusé les États-Unis d’être « entièrement responsables de la guerre en cours à Gaza », estimant qu’« Israël n’est qu’un instrument ». Il a enfin souligné à l’intention des États-Unis, dont le chef de la diplomatie Antony Blinken est en visite en Israël, que « celui qui veut empêcher une guerre régionale doit arrêter rapidement l’agression à Gaza ».

En réaction à ces déclarations, un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche a estimé que « ni le Hezbollah ni aucun autre acteur, étatique ou non, ne doit chercher à profiter du conflit entre Israël et le Hamas ». « Nous n’entrerons pas dans une guerre des mots. Les États-Unis ne cherchent ni l’escalade ni l’élargissement du conflit que le Hamas a déclenché contre Israël », a-t-il ajouté.

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