Guerre Israël-Hamas : ce que l’on sait de l’intensification des pourparlers de trêve à Gaza

Dans la bande de Gaza, "100 %" de la population subit une "insécurité alimentaire grave", a dénoncé le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

GAZA - Les négociations avancent, mais la situation à Gaza se dégrade chaque jour de plus en plus vite. Israël et le Hamas sont en pourparlers en vue d’une trêve et de la libération d’otages dans les deux camps. Si des signes de progrès sont remarqués, c’est tout l’inverse sur le territoire palestinien« 100 % » de la population subit une « insécurité alimentaire grave », selon Antony Blinken, secrétaire d’État américain.

Gaza : après l’opération d’Israël à l’hôpital al-Chifa de Gaza-ville, ce que l’on sait de la situation sur place

Celui-ci va d’ailleurs se rendre une nouvelle fois au Moyen-Orient, en Arabie saoudite puis en Égypte, dans le cadre des efforts pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et y augmenter l’aide humanitaire, a annoncé ce mardi 19 mars le porte-parole du département d’État depuis Manille. En effet, la bande de Gaza est menacée par la famine et une opération armée dans le secteur de Rafah, où s’entassent 1,5 million de personnes.

Le chef des services de renseignement israéliens, le Premier ministre du Qatar et des responsables égyptiens devaient se rencontrer lundi à Doha pour parler d’un éventuel accord de trêve à Gaza, a indiqué à l’AFP une source proche des négociations.

Le Hamas prêt à une trêve de six semaines

Selon le site américain Axios, des discussions « positives » ont bien eu lieu et les négociateurs israéliens vont rester à Doha pour continuer les pourparlers « détaillés » avec les médiateurs qataris et égyptiens.

Israël avait annoncé vendredi l’envoi d’une délégation à Doha, sans préciser la date, après ce qui apparaît comme un infléchissement de la position du Hamas se disant prêt à une trêve de six semaines après avoir longtemps demandé un cessez-le-feu définitif.

« Nous avons accepté qu’il y ait un retrait partiel de la bande de Gaza avant tout échange, et après la première étape, un retrait total », a affirmé lundi l’un des responsables du Hamas, Oussama Hamdan. « Durant la première étape, il y aura un arrêt total des opérations militaires », a-t-il ajouté en évoquant des discussions qui pourraient se poursuivre sur « quelques jours ».

Le Hamas ne sait pas qui des otages est "vivant ou mort"

L’un des points d’achoppements des pourparlers est le statut des otages et l’identité des prisonniers palestiniens à libérer. Quelque 130 otages du 7 octobre sont encore détenus à Gaza, dont 32 seraient morts, selon Israël qui exige du Hamas une liste précise des otages encore vivants.

Or le mouvement islamiste palestinien dit ignorer qui est « vivant ou mort » parmi les otages et demande de son côté de pouvoir décider de l’identité des principaux prisonniers palestiniens à être libérés.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est sous pression d’une part des familles d’otages, qui l’exhortent à accepter un accord, et d’autre part de membres d’extrême droite de son gouvernement, hostiles à la libération d’un grand nombre de prisonniers palestiniens.

Netanyahu déterminé à "éliminer" le Hamas

Dans un premier entretien téléphonique en un peu plus d’un mois avec le président américain Joe Biden, M. Netanyahu a réaffirmé lundi qu’il était déterminé à « atteindre tous les objectifs de la guerre » à Gaza incluant « l’élimination du Hamas ».

En dépit des pressions internationales, Israël se prépare à une opération terrestre à Rafah, ville où s’entassent selon l’ONU près de 1,5 million de Palestiniens, pour la plupart des déplacés. Tôt mardi, le ministère de la santé du Hamas a fait état de 78 morts dans la soirée et la nuit à Gaza, incluant 15 personnes dans une résidence à Rafah.

Une offensive terrestre majeure sur place serait « une erreur », a déclaré le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan, en assurant qu’Israël ne lancerait pas d’opération avant la tenue, « dans les jours qui viennent », de discussions sur le sujet.

Le président Biden a demandé l’envoi à Washington d’une délégation israélienne pour discuter « des façons de cibler le Hamas sans mener une vaste offensive terrestre à Rafah », a-t-il écrit sur X (ex-Twitter), en disant souhaiter une pause de « plusieurs semaines dans les combats » dans le cadre d’un accord permettant de libérer les otages et d’accroître « l’aide » à Gaza.

L’hôpital al-Chifa bombardé à Rafah

Le nord de Gaza a été témoin lundi de violents combats accompagnés de bombardements, autour et dans l’enceinte de l’hôpital al-Chifa, le plus important du territoire situé au cœur de Gaza-Ville que l’armée avait pris d’assaut le 15 novembre avant de se retirer.

L’armée israélienne a affirmé avoir tué lundi des dizaines de combattants palestiniens et d’en avoir arrêté « plus de 200 » dans cette opération, en affirmant disposer « d’informations » selon lesquelles des « hauts gradés » du Hamas utilisaient de nouveau les lieux à des fins militaires.

D’ailleurs, Washington a confirmé la mort la semaine dernière du chef adjoint de la branche armée du Hamas, Marwan Issa, le plus haut gradé de l’organisation tué depuis le début de la guerre.

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