Guerre Israël- Hamas : les hôpitaux, nouvelles cibles de Tsahal au 37e jour du conflit

INTERNATIONAL - Les hôpitaux de la bande de Gaza sont au cœur des combats au 37e jour du conflit entre Israël et le Hamas. Des milliers de soignants et patients espèrent, ce lundi 13 novembre, pouvoir enfin évacuer de l’hôpital al-Chifa, le plus grande de l’enclave palestinienne. Depuis samedi, ils sont bloqués sans eau ni électricité à l’intérieur de l’établissement, désormais encerclé par les chars israéliens.

Ce lundi matin, le gouvernement du Hamas annonce que « tous les hôpitaux » du nord de la bande de Gaza sont « hors service ». Depuis plusieurs jours, l’armée israélienne fait des structures hospitalières sa cible, car elle les soupçonne d’abriter des infrastructures stratégiques du Hamas, à l’image de tunnels ou de caches d’armes.

L’Union européenne avait condamné dimanche l’organisation terroriste pour avoir utilisé « des hôpitaux et des civils comme boucliers humains » à Gaza, tout en exhortant Israël à faire preuve de « la plus grande retenue » pour protéger les civils, rapporte l’agence Reuters.

« Corridor humanitaire » pour quitter les hôpitaux

Depuis samedi, les organisations humanitaires lancent un cri d’alarme. « Depuis hier soir, nous n’avons pas pu contacter notre personnel à l’intérieur de l’hôpital Al-Chifa », a encore écrit dimanche Médecins sans frontière (MSF) sur son compte X (ex-Twitter).

L’organisation, endeuillée par la mort de plusieurs de ses personnels sur place, rapporte également les propos de soignants, qui confient leur détresse : « Il y a des morts dans les rues. Nous voyons des gens se faire tirer dessus. Nous voyons des blessés. Nous les entendons appeler à l’aide, mais nous ne pouvons rien faire. Il est trop dangereux de sortir. »

Les Gazaouis réfugiés dans les hôpitaux sont, eux, exhortés de partir par Tshahal. « L’armée israélienne nous a ordonné de sortir de l’hôpital al-Quds ce matin », a raconté dimanche à l’AFP Islam Chamallah, une habitante de Gaza, après avoir fait une douzaine de kilomètres à pied avec sa fille dans les bras, son mari et leurs trois autres enfants avançant avec peine.

L’armée israélienne avait indiqué avoir « sécurisé » des passages pour évacuer les civils de certains établissements de santé dont le site de l’hôpital al-Chifa où s’entassent 15 000 personnes selon les chiffres du Hamas et du bureau de la coordination de l’aide humanitaire de l’ONU. Un « corridor humanitaire » pour quitter l’hôpital vers le sud est toujours « en place », affirme les troupes d’Israël.

Les hôpitaux « transformés en scènes de mort »

Mais « les chars (israéliens) assiègent complètement l’hôpital al-Chifa », a dit à l’AFP le vice-ministre de la Santé du Hamas, Youssef Abou Rich, soulignant que « 650 patients, une quarantaine d’enfants en couveuse, tous menacés de mort » se trouvent dans cet hôpital. Le Hamas a annoncé lundi que six bébés prématurés et neuf patients sont morts à l’hôpital al-Chifa.

Dans un message sur X, le patron de l’Organisation mondiale de la santé a qualifié la situation à l’hôpital al-Chifa de « grave et dangereuse » après « trois jours sans électricité, sans eau ». « Les échanges de tirs et les bombardements incessants dans les environs aggravent des circonstances déjà difficiles », a dit Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Le monde ne peut rester silencieux quand les hôpitaux, qui devraient être des havres de paix, sont transformés en scènes de mort, de dévastation, de désespoir. Cessez-le-feu maintenant », a-t-il ajouté.

D’autant que pour les Palestiniens qui ont pu se rendre dans le sud de l’enclave, la situation n’est pas franchement meilleure. Certains ont vu les lieux ciblés par les frappes israéliennes. À Bani Souheila, près de Khan Younès, un bombardement sur une dizaine de maisons a fait « 10 morts, dont des femmes et des enfants », selon les services médicaux.

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