Guerre Israël - Hamas : Gaza suspendue à de nouveaux pourparlers au Caire après une nuit de frappes intenses

De nombreux Palestiniens sont morts dans la nuit de lundi à mardi à Rafah, a annoncé la Défense civile dans la bande de Gaza.

INTERNATIONAL - Accentuer « la pression » sur le Hamas. L’armée israélienne mène d’intenses bombardements ce mardi 7 mai à Rafah, dans le sud de Gaza, à quelques heures de nouveaux pourparlers au Caire pour tenter d’infléchir un accord de trêve auquel le mouvement islamiste a donné son feu vert. Les dernières discussions sur un cessez-le-feu entre l’État hébreu et le Hamas s’étaient soldées dimanche par un échec.

Guerre à Gaza : Le Hamas prêt à un cessez-le-feu, Israël déterminée à frapper Rafah

La Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de « nombreux morts » dans la nuit à Rafah. Et l’hôpital koweïtien, situé dans cette ville, a dit avoir reçu « 11 morts » et des « dizaines de blessés » dans ces frappes, relevant ainsi un premier bilan de cinq morts.

Des témoins et des sources sécuritaires palestiniennes font état de frappes aériennes tard lundi et tôt mardi, ainsi que d’intenses tirs d’artillerie à travers la bande de Gaza, et plus particulièrement à Rafah et ses environs.

Selon ces sources, des chars israéliens sont postés à proximité du point de passage éponyme qui lie le sud de la bande de Gaza à l’Égypte voisine, qui craint l’afflux massif sur son territoire de Palestiniens fuyant les violences à Rafah.

Après ses opérations à Gaza-ville, puis Khan Younès, Israël menace depuis des semaines de pousser son offensive terrestre jusqu’à Rafah, considéré comme le dernier bastion du Hamas mais où s’entassaient encore le week-end dernier 1,2 million de Palestiniens, en majorité déplacés par les combats.

Or lundi, l’armée israélienne a commencé une opération d’évacuation de dizaines de milliers de personnes de Rafah. Puis, en soirée, le Hamas a dit avoir informé l’Égypte et le Qatar, pays médiateurs avec les États-Unis, qu’il avait « approuvé leur proposition pour un accord de cessez-le-feu » avec Israël. Mais cette proposition est « loin des exigences israéliennes », a rétorqué le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le cabinet de guerre a décidé « à l’unanimité » de poursuivre « l’opération à Rafah afin d’exercer une pression militaire sur le Hamas dans le but de progresser vers la libération des otages et l’atteinte d’autres objectifs de la guerre », ont indiqué les services du Premier ministre.

« Bien que la proposition du Hamas soit loin de répondre aux principales exigences israéliennes, Israël enverra une délégation de haut rang en Égypte dans le but de maximiser les chances de parvenir à un accord à des conditions acceptables pour Israël », ont-ils ajouté.

Peu après cette déclaration, le Qatar a annoncé l’envoi dès mardi matin d’un délégation au Caire « pour relancer les négociations indirectes entre les deux parties (...) avec l’espoir de parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et permanent » en « échange de prisonniers et d’otages ».

Selon le N.2 de la branche politique du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, la proposition comprend trois phases, chacune d’une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien complet du territoire, le retour des déplacés et un échange d’otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d’un « cessez-le-feu permanent ».

Jusqu’à présent, Israël s’est opposé à un retrait complet de ses troupes de Gaza et à un cessez-le-feu permanent, estimant devoir mener au préalable une opération sur Rafah pour « vaincre » le Hamas et s’assurer que le 7 octobre ne se reproduise plus.

L’Égypte, qui accueille les pourparlers, a exhorté Israël « à faire preuve d’une retenue maximale et éviter davantage d’escalade » tandis que le roi Abdallah II de Jordanie, qui s’est entretenu avec le président américain Joe Biden à la Maison Blanche, a appelé la communauté internationale à tout faire pour prévenir « un nouveau massacre » à Rafah.

Faute d’accord, la communauté internationale craint une opération terrestre imminente sur Rafah qui « serait intolérable en raison de ses conséquences humanitaires dévastatrices (...) », a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

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