Guerre Israël-Hamas : à Gaza, la « pause » humanitaire accordée par Israël n’a eu aucun effet, déplore l’OMS

La pause quotidienne dans les combats annoncée par Israël dans le sud de la bande de Gaza n’a eu « aucun impact » positif sur l’arrivée de l’aide humanitaire, estime l’OMS.

Gravement inefficace. Dimanche dernier, l’armée israélienne annonçait une « pause quotidienne de 9 heures à 18 heures » dans ses opérations dans le sud de la bande de Gaza pour permettre l’entrée de plus d’aides humanitaires dans le territoire palestinien. Cinq jours plus tard, l’OMS dresse un inquiétant bilan de cette opération.

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« Nous n’avons constaté aucun impact sur l’arrivée de l’aide humanitaire depuis cette annonce, je dirai unilatérale, de cette pause technique », a déclaré ce vendredi 21 juin le docteur Richard Peeperkorn, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les territoires palestiniens occupés.

L’armée israélienne avait indiqué dimanche que cette pause aurait lieu « tous les jours et jusqu’à nouvel ordre » sur un tronçon routier d’une dizaine de kilomètres allant du point de passage israélien de Kerem Shalom, à l’extrémité sud de la bande de Gaza, jusqu’à l’Hôpital européen de Rafah, plus au nord.

L’entrée de l’aide humanitaire « a été minime », estime également Jens Laerke, le porte-parole de l’Office de coordination des situations d’urgence (OCHA). La situation humanitaire et sanitaire est catastrophique dans l’ensemble de l’étroit territoire palestinien. Récupérer l’aide humanitaire à Kerem Shalom est dangereux, selon le porte-parole, toutefois du carburant a pu rentrer en quantité limitée, ce qui est indispensable pour produire de l’électricité.

De son côté Médecins sans frontières prévient que « sans un réapprovisionnement significatif en fournitures médicales dans les prochains jours », l’ONG pourrait devoir « arrêter ou réduire considérablement » ses activités médicales à Gaza, selon un communiqué.

« Nous avons des patients souffrant de brûlures graves, de fractures ouvertes, et nous n’avons même pas assez d’analgésiques pour soulager leurs souffrances », explique Guillemette Thomas, coordinatrice médicale de MSF dans les territoires palestiniens.

« Dans les hôpitaux Nasser et Al Aqsa, nos équipes ont dû réduire la fréquence des changements de pansements pour les patients gravement brûlés en raison du manque de compresses stériles, ce qui pourrait entraîner davantage d’infections des plaies », a-t-elle ajouté, décrivant aussi la multiplication des cas de gale, faute d’hygiène.

MSF opère avec 400 employés palestiniens locaux et entre 20 et 30 employés internationaux dans la bande de Gaza. Seulement 17 des 36 hôpitaux à Gaza sont partiellement opérationnels selon l’OMS.

Médecins sans Frontières et l’ONU réclament la réouverture du point de passage de Rafah pour l’aide humanitaire. « Nous avons six camions, remplis de 37 tonnes de fournitures » médicales qui attendent depuis le 14 juin du côté égyptien du point de passage de Kerem Shalom, s’indigne Guillemette Thomas

L’OMS réclame aussi des évacuations médicales. Une autre « alternative » pour les évacuations médicales serait le point de passage de Kerem Shalom, vers l’international ou bien, et ce serait « le plus logique », vers Jérusalem ou la Cisjordanie occupée, a expliqué le Dr Peeperkorn.

Environ 4 900 patients ont été évacués de Gaza pour des raisons médicales, liées à la guerre ou pour des maladies chroniques, depuis le 7 octobre, et l’OMS estime actuellement qu’il faut en sortir au moins 10 000 autres. Mais aucun patient n’a pu être évacué depuis la fermeture du point de passage de Rafah le 7 mai, indique l’OMS.

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