Guerre Hamas-Israël : l’Afrique divisée entre condamnations et realpolitik

Sur le continent, six pays ont jusque-là manifesté leur solidarité à l’État hébreu. Sept se sont rangés du côté du mouvement islamiste et nationaliste [Afrique du Sud, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Comores, Libye et Djibouti].

La majorité, quant à elle, reste silencieuse malgré l’escalade exponentielle de la violence. Entre le soutien de principe à la cause palestinienne et la normalisation des relations avec Israël, certains pays ont vite effectué leur choix à l’aune de leurs intérêts du moment.

Des réactions hétérogènes

L’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie, le Soudan, la Libye, Djibouti et l’Afrique du Sud estiment en quintessence que la tension perpétuelle s’explique par la privation injuste d’un État au peuple palestinien, tandis que le Cameroun, le Ghana, la République démocratique du Congo (RDC), le Kenya, le Togo et la Zambie condamnent explicitement des actes terroristes ignobles. Entre ces deux visions s’intercalent les pays africains non alignés, du moins officiellement, plus nombreux.

Assurant la présidence du Comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, le Sénégal a plaidé dans un communiqué “la nécessité de raviver au plus vite les négociations” et rappelé l’objectif “de deux États indépendants, Israël et Palestine, vivant côte à côte, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues”.

“La présence israélienne en Afrique remonte au milieu des années 1950”, fait savoir le professeur des universités Lat Soucabé Mbow, chercheur en géopolitique.

“Elle a connu depuis lors, poursuit-il, des hauts et des bas en fonction des crises survenues entre l’État hébreu et ses voisins arabes. Ainsi, la plupart des États du continent noir avaient presque tous rompu leurs relations diplomatiques avec Israël” durant la guerre des Six Jours, en 1967, et celle du Kippour, en 1973.

La realpolitik comme ligne diplomatique

Aujourd’hui, “il y a une tendance à la normalisation des relations avec Israël”, note M. Mbow, auteur du livre Géopolitique. Une grammaire pour comprendre les crises et conflits [Presses universitaires de Dakar, 2017].

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