La guerre contre TikTok, la CIA raffole des jeunes et la “Cerebral Valley” de San Francisco

S’inscrire à la newsletter LettreTech

“Dans l’espace confiance, nous subissons des vents contraires”, concède, dans toute sa poésie jargonneuse, une très haute responsable américaine de TikTok. Le réseau social de vidéos, surtout connu pour ses karaokés high-tech, les audacieux déhanchements et confessions burlesques d’ados dans des clips de sept secondes à dix minutes, est plébiscité par les teenagers, mais honni par tous les gouvernements occidentaux, au point de subir une menace d’interdiction complète par l’administration Biden. Bloomberg, dans une longue enquête sur l’affaire, explique que, comme Donald Trump en son temps, l’actuelle Maison-Blanche reproche à TikTok d’appartenir à l’entreprise chinoise ByteDance. Par sa soumission au régime de Pékin, ce géant technologique mettrait en danger les données personnelles de millions d’Américains.

TikTok répond que, depuis des mois, il s’efforce de fournir des garanties aux autorités américaines en confiant ses données aux serveurs de la firme Oracle. Nombre d’observateurs doutent que la vente du réseau social à un nouveau propriétaire américain, l’une des exigences de la Maison-Blanche, suffise à assurer la sécurité de la plateforme. On rappelle aussi que Facebook et Twitter peuvent, dans le monde entier, se révéler des mines d’information pour les agences de renseignement des États-Unis. Autre problème : les conséquences politiques qu’entraînerait l’interdiction de TikTok auprès des jeunes électeurs. Les élus républicains du Congrès s’en moquent, mais les démocrates devront choisir entre une démonstration de force vis-à-vis de la Chine et le soutien de la génération Z à la présidentielle de 2024.

La CIA en festival

Le festival South by Southwest (SXSW) se veut le Woodstock de la tech : il offre à Austin, au Texas, une intense semaine (cette année du 10 au 19 mars), de concerts et de conférences pour créatifs, hackeurs et start-up. Bloomberg nous raconte comment la CIA a participé à l’une des tables rondes de SXSW dans l’espoir de rallier les techies à la cause de la défense nationale. Deux hauts responsables de l’agence de renseignement américaine ont fait le déplacement depuis le siège de Langley pour confier que les ennemis de l’Amérique ne manquent pas de talents et de ressources en matière d’espionnage high-tech, et tenter de recruter de jeunes cerveaux. La CIA s’inquiète particulièrement des progrès accomplis par les services étrangers dans le repérage et la surveillance électroniques de ses agents clandestins dans divers pays. Les conseils de hackeurs chevronnés seraient bienvenus.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :