« La guerre des clans est déclarée » : quand la politique crée des tensions au travail

Quand Clément* arrive au ministère de la Santé, ce lundi-là, il retrouve ses collègues, la mine défaite. Certains ont les yeux rougis, les larmes au bord des cils. « Tout le monde parle de la dissolution, je vois la sidération sur leurs visages, de la peur et de l'inquiétude, raconte-t-il. Et puis, tout le monde partage spontanément ses sentiments, ses ressentiments. »

Un moment qu'il décrit comme « précieux ». « C'est une chance de pouvoir s'exprimer avec ses collègues, raconte-t-il. Certaines personnes peuvent être plus libérales et d'autres plus sociales dans leur opinion, ce n'est pas très important. Ce qui nous réunit, c'est la peur de devoir travailler demain pour un gouvernement qui ne sera pas républicain. »

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Après le choc, « bonne surprise » comme « consternation », vient le temps du partage. Dans différentes sphères, entre amis comme en famille, les discussions sur les législatives anticipées vont bon train depuis l'allocution présidentielle du 9 juin. Et le travail n'échappe pas à ce grand déballage.

Loin de là, même. À en croire un sondage réalisé par OpinionWay pour les Éditions Tissot, 57 % des salariés parlent de politique, voire en débattent sur leur lieu de travail. Leur liberté d'expression est même assurée par le Code du travail (art. L1121-1) : « Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restric [...] Lire la suite