Les greffiers en grève ce lundi, les comparutions immédiates en question après les émeutes

« En colère », les greffiers appellent à une grève nationale ce lundi 3 juillet pour protester contre un projet de revalorisation salariale et dénoncer le « mépris » dont leur profession fait, selon eux, l’objet depuis des années (photo d’illustration à Nantes en 2011)
« En colère », les greffiers appellent à une grève nationale ce lundi 3 juillet pour protester contre un projet de revalorisation salariale et dénoncer le « mépris » dont leur profession fait, selon eux, l’objet depuis des années (photo d’illustration à Nantes en 2011)

JUSTICE - « En colère », les greffiers appellent à une grève nationale ce lundi 3 juillet pour protester contre un projet de revalorisation salariale et dénoncer le « mépris » dont leur profession fait, selon eux, l’objet depuis des années. L’intersyndicale s’attend à ce que le mouvement soit très suivi.

Un grand rassemblement est notamment prévu à Paris, sur les marches du palais de justice historique de Paris, sur l’île de la Cité, à partir de 10h. « L’idée, c’est de noircir la totalité des marches et la cour du palais de robes noires », a déclaré Hervé Bonglet, secrétaire général de l’Unsa services judiciaires (majoritaire).

« Les calculs sont pas bons »

Cette mobilisation a débuté il y a deux semaines de manière spontanée, hors syndicats, provoquée par un projet de nouvelle grille indiciaire qui va désavantager les greffiers, estiment-ils.

Lundi dernier, ils se sont rassemblés à travers la France, avec notamment 250 greffiers et leurs soutiens mobilisés à Lyon, entre 150 et 200 devant le tribunal judiciaire de Paris ou une centaine à Marseille. Sur leurs pancartes, on pouvait notamment lire « les calculs sont pas bons », ou « face au mépris la colère ». L’intersyndicale avait été reçue au ministère de la Justice le même jour, sans obtenir de résultat.

Estimant qu’aucune discussion sérieuse sur leurs revendications n’avait eu lieu, l’UNSA services judiciaires, la CGT des chancelleries et services judiciaires, SDGF-FO (Syndicat des greffiers de France) et la CFDT-Interco justice ont regretté dans un communiqué commun un bilan « bien insuffisant et bien laborieux ». De son côté, le ministère de la Justice a rappelé que la rémunération des greffiers a augmenté en trois ans de 12 %.

L’intersyndicale a de nouveau rendez-vous à la Chancellerie mardi matin.

« Indispensables au fonctionnement » de la justice

Dans un communiqué, les premiers présidents de cours d’appel et les procureurs généraux ont dit souhaiter que les discussions en cours « permettent de trouver une solution quant à l’évolution du statut comme de la rémunération » des greffiers, « indispensables au bon fonctionnement des juridictions ».

La grève de ce lundi pourrait d’ailleurs perturber les comparutions immédiates après le nombre record d’interpellations au cours des six dernières nuits de violences urbaines en réaction à la mort de Nahel. En tout, quelque 3 000 personnes ont été placées en garde à vue depuis le début des violences dans la soirée du mardi 27 juin, 570 ont été déférées devant les procureurs et 260 envoyées en comparution immédiate, comme l’a indiqué une source judiciaire à franceinfo.

« L’audience ne peut pas se tenir en principe sans greffier. Le greffier a un rôle absolument essentiel dans la justice », a indiqué Raphaël Balland, procureur de la République de Béziers et président de la Conférence nationale des procureurs de la République, à la radio publique.

La loi permet de remplacer des greffiers par des agents qui prêteraient serment, mais le magistrat est confiant dans le maintien des audiences : « Ce sont des gens qui ont une très haute conception du service public et je suis sûr qu’ils seront au rendez-vous. »

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