“Greenwashing” : la page Wikipédia du président de la COP28 plusieurs fois modifiée

“Le président de la COP28, Sultan Al-Jaber, est accusé de chercher à verdir son image”, rapporte le quotidien britannique The Guardian, qui relève de nombreux changements introduits sur sa page Wikipédia en langue anglaise depuis mars dernier. Sultan Al-Jaber, ministre de l’Industrie des Émirats arabes unis, est surtout PDG d’Adnoc, la compagnie pétrolière d’Abou Dhabi. Il a été nommé en janvier à la tête de la prochaine conférence pour le climat, la COP28, qui se tiendra aux Émirats arabes unis à la fin du mois de novembre 2023.

Le choix des Émirats, puis du chef d’une des plus grandes entreprises pétrolières du monde, ne cesse depuis d’alimenter les critiques. Le 23 mai, une centaine d’élus du Parlement européen et du Congrès américain ont réclamé son retrait dans une lettre ouverte.

Contre le risque d’une amplification de la grogne, un utilisateur de Wikipédia “payé par Adnoc” a, selon The Guardian, “suggéré aux éditeurs de supprimer la référence à un accord de 4 milliards de dollars signé par Al-Jaber en 2019 avec les géants d’investissement américains BlackRock et KKR pour le développement d’une infrastructure de pipelines”. “Il a avancé qu’il y avait ‘trop de détails’ et a proposé de dire simplement qu’Al-Jaber a attiré des investissements internationaux pour Adnoc”, poursuit le journal.

Conflit d’intérêts

En février, c’est le chef du marketing de l’équipe de la COP28, Ramzi Haddad, qui est intervenu sur la page Wikipédia de la COP28. Sous une citation d’Amnesty International disant que Sultan Al-Jaber ne pouvait être un “médiateur impartial alors que l’entreprise pour laquelle il travaille” est susceptible “d’infliger davantage de dommages au climat”, Ramzi Haddad a ajouté une autre citation, tirée d’un éditorial de l’agence américaine Bloomberg : “Al-Jaber est précisément le genre d’allié dont le mouvement pour le climat a besoin.”

“Malgré la révélation ultérieure de son conflit d’intérêts”, et un rappel des règles par les administrateurs de l’encyclopédie en ligne selon lesquelles les lobbyistes rémunérés sont “fortement déconseillés” d’apporter des modifications directes sur les pages, Ramzi Haddad a “continué à faire des changements mineurs”, y compris de manière anonyme.

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