Le grand méchant loup est enfin arrivé

Pendant dix ans, les ministres de la Défense successifs nous ont annoncé qu’il viendrait d’Afghanistan. Un taliban analphabète, incapable de situer l’Europe sur une carte du monde, surgirait un jour à la gare de Norreport avec un sac à dos rempli d’explosifs. Plein d’ardeur islamique, il emporterait avec lui dans la mort des dizaines d’innocents.

Mais, il n’est jamais venu, bien que nous ayons dépensé 20 milliards de couronnes (2,7 milliards d’euros) à faire la guerre dans son pays pour l’empêcher de venir. A la place, un tueur anonyme a attaqué une réunion de débat sur la liberté d’expression, puis une synagogue, avant d’être abattu par les balles de la police.

Son adresse postale était à Norrebro. Alors, à qui allons-nous faire la guerre maintenant ? A l’islam ? Au quart de million de citoyens musulmans qui ont déjà traversé en douce les frontières du pays ? Aux jeunes descendants d’immigrés, diagnostiqués comme inadaptés ? A tous ceux qui ne sont pas prêts à jurer, la main sur la Bible, leur adhésion à la culture danoise de la pomme de terre et de la sauce brune ?

Aujourd’hui, il va y avoir un recensement au Danemark. Et chacun des 250 000 musulmans devra se lever et prendre ses distances. Faute de quoi, ils seront sous suspicion. Tous considérés comme coupables tant qu’ils n’auront pas eux-mêmes prouvé le contraire.

Trois heures après le premier attentat, on n’avait encore rien entendu de la part de la Première ministre danoise, madame Helle Thorning-Schmidt. Le président français, François Hollande, s’était exprimé. Helle Thorning-Schmidt, non. Enfin est arrivé un communiqué de presse qui semblait rédigé par un inspecteur de police de garde.

«Tout porte à croire qu’il s’agit d’un attentat politique, et de ce fait un acte terroriste», a dit la Première ministre en écho aux spéculations des médias. Ce samedi soir, à aucun moment, elle n’est entrée dans un studio de télévision pour parler au peuple danois. Aux citoyens de la nation, elle déclare mollement qu’ils (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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