Grève du 18 octobre : qui appelle à cesser le travail et dans quels secteurs

Protesters hold a banner reading 'strike' during a rally against soaring living costs and climate inaction called by French left-wing coalition NUPES (New People's Ecologic and Social Union) in Paris on October 16, 2022. (Photo by JULIEN DE ROSA / AFP)
JULIEN DE ROSA / AFP Protesters hold a banner reading 'strike' during a rally against soaring living costs and climate inaction called by French left-wing coalition NUPES (New People's Ecologic and Social Union) in Paris on October 16, 2022. (Photo by JULIEN DE ROSA / AFP)

MOUVEMENT SOCIAL - Deux jours après la « marche contre la vie chère et l’inaction climatique » de La France insoumise à Paris, ce mardi 18 octobre va être marqué par des grèves et la revendication de meilleurs salaires et de défense des libertés syndicales dans de nombreux secteurs.

La CGT, en pointe dans le conflit qui touche les dépôts et raffineries de TotalEnergies, a effectivement lancé l’idée d’une mobilisation interprofessionnelle nationale. Un appel auquel se sont joints les syndicats Force ouvrière, Solidaires et la FSU, et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne. L’idée est de faire suite à la grève dans l’industrie pétrolière et à contester la décision gouvernementale d’avoir recours aux réquisitions face à la crise des carburants.

Autres motifs de mécontentement pour des millions de salariés : l’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat, le durcissement à venir des règles d’indemnisation des chômeurs, la réforme des retraites attendue pour la fin de l’année. Dès lors, reste à connaître l’ampleur de la mobilisation, trois semaines après que la précédente journée du genre a rassemblé (sans FO) environ un million de grévistes. En attendant, on fait le point sur les secteurs concernés.

Les transports

  • SNCF

En région parisienne, le trafic sera normal sur certaines lignes (K, T11, T13) mais fortement perturbé sur d’autres (1 train sur trois pour le RER D et les lignes J, L et R du Transilien). La SNCF prévoit de ne faire circuler qu’un train sur deux sur les lignes B et C du RER, H et N du Transilien, et trois sur quatre sur le RER A et la ligne P.

Quatre trains sur cinq fonctionneront sur le RER E, deux sur trois pour la ligne U, tandis qu’il y aura un tram toutes les 15 minutes sur la ligne T4.

Sur le RER B, l’interconnexion sera maintenue en gare de Paris Nord et trois trains sur quatre fonctionneront sur le sud de la ligne. Elle sera en revanche interrompue sur le RER D entre Paris gare de Lyon et Châtelet.

Le trafic TGV sera pour sa part « quasi-normal » mais la SNCF prévoit qu’il soit « légèrement perturbé » sur les trains Ouigo ainsi que sur le réseau Atlantique, tout comme les liaisons France-Espagne et Eurostar.

Pour le trafic Intercités, un train sur deux circulera en moyenne. La ligne Bordeaux-Marseille sera particulièrement affectée avec un train sur quatre et il n’y aura aucune circulation sur la ligne de l’Aubrac entre Clermont et Béziers. Un train sur deux circulera sur les lignes Paris-Limoges-Toulouse et Nantes-Bordeaux.

  • RATP

À Paris, le trafic des bus (RATP) sera également perturbé avec deux bus sur trois en moyenne, tandis que le trafic du métro sera normal sur la plupart des lignes et légèrement perturbé sur les lignes 6, 12 et 13.

Trois RER sur quatre fonctionneront sur les portions des lignes A et B opérées par la RATP.

L’énergie

C’est le secteur par lequel est arrivée la grogne et, forcément, il sera concerné par le mouvement de ce mardi, alors que les réquisitions se poursuivent chez TotalEnergies, où la grève a été reconduite sur cinq sites. Par solidarité et bien souvent avec des revendications, de nombreux employés du secteur devraient ainsi grossir la mobilisation. On peut citer le transport et la distribution de gaz et d’électricité, notamment.

Dans le nucléaire, EDF a d’ores et déjà dû retarder le redémarrage de certains de ses réacteurs à cause du mouvement de grève. Et l’on imagine aisément les salariés du secteur se mobiliser davantage mardi. À l’heure actuelle, 50 % des 18 centrales que compte le parc français sont déjà concernées par un mouvement social, avec des conséquences sur la production d’électricité ou la maintenance. Si les salariés réclament une hausse de salaires de 5 % brut, ils n’ont pour l’heure pas trouvé de compromis.

L’école

Si l’on se fie aux prédictions de la CGT, de très nombreux agents de la fonction publique devraient également débrayer ce mardi 18 octobre. Et parmi eux, les personnels liés à l’école. Ainsi, les aides à l’autonomie des enfants (Atsem), dont les revendications salariales n’ont pas été satisfaites lors du mouvement de grève de la rentrée, devraient massivement suivre le mouvement, tout comme le personnel des crèches.

Par ailleurs, si les enseignants ont encore toute la journée de ce lundi pour se déclarer grévistes, les syndicats anticipent déjà une mobilisation massive dans les lycées professionnels, où un mouvement de grève est attendu depuis l’annonce d’une réforme très controversée par Emmanuel Macron. Et le reste du corps enseignant est aussi appelé à se mobiliser par l’intersyndicale.

Et aussi…

De la même manière, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a évoqué une mobilisation dans des secteurs moins en vue comme l’agroalimentaire, secteur particulièrement touché par l’enchaînement du Covid-19, de la guerre en Ukraine puis de la flambée des prix de l’énergie, ou chez les « oubliés du Ségur  », des personnels qui travaillent dans le médico-social. Le personnel des Ehpad notamment pourrait se joindre à la mobilisation.

En outre, la mobilisation au sein de la fonction publique aura des conséquences sur de nombreux secteurs gérés par des agents territoriaux : la collecte d’ordures, les bibliothèques et d’autres services devraient ainsi être concernés par la grève.

Même chose dans plusieurs entreprises privées où les revendications des salariés n’ont pas toutes été entendues. À ce sujet, nos confrères du Parisien évoquent par exemple Dassault, Stellantis ou Safran. Plus largement, la branche « commerce et services » de la CGT a appelé à la grève, avec des conséquences possibles sur de très nombreux domaines, de l’hôtellerie au personnel des grandes surfaces.

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