Grève du 16 février : ce que disent les chiffres de la mobilisation à la mi-journée

La mobilisation est en baisse dans certains secteurs à la mi journée du cinquième jour des rassemblements nationaux organisés depuis le début de l’année, contre une refonte des retraites (Photo prise à Avignon, le 16 février 2023.)
CHRISTOPHE SIMON / AFP La mobilisation est en baisse dans certains secteurs à la mi journée du cinquième jour des rassemblements nationaux organisés depuis le début de l’année, contre une refonte des retraites (Photo prise à Avignon, le 16 février 2023.)

RETRAITES - Un acte V qui ne rassemble pas la foule des grands jours. Avant de « mettre à l’arrêt » la France le 7 mars, les syndicats organisent ce jeudi 16 février leur cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. L’objectif est de maintenir une pression sur les députés, qui pourraient débattre de l’âge légal d’ici à vendredi minuit grâce au retrait de nombreux amendements.

Après un samedi réussi qui a mobilisé 963 000 manifestants selon les autorités, l’affluence s’annonce moindre ce jeudi. La date ne tombe en effet pas à point nommé pour rassembler les Français. En pleine période de vacances scolaires, à l’exception de l’Île-de-France et de l’Occitanie, la participation aux grèves est déjà marquée à la mi-journée par un recul du taux de grévistes, en particulier dans le secteur de l’éducation.

Net recul de la mobilisation dans l’Éducation nationale

C’est le ministère de l’Éducation nationale qui a communiqué le premier sur cette perte de vitesse. Du côté de la rue de Grenelle, on évoque ainsi un taux de grévistes de l’ensemble du personnel de 6,95 % dans la zone C, seule zone qui n’est pas actuellement en congés scolaires (académies de Paris, Versailles, Créteil, Toulouse, Montpellier), contre 12,87 % le 7 février et surtout 35,15 % le 19 janvier.

En ce qui concerne uniquement les enseignants, la mobilisation a été divisée par deux par rapport au 7 février : ils sont 7,67 % de grévistes contre 14,17 % dix jours plus tôt. Dans le détail, les enseignants sont davantage mobilisés au collège avec 8,77 % de grévistes, plus que dans les lycées d’enseignement général et technologique (8,19 %) et dans les lycées professionnels (5,31 %).

Les enseignants des écoles primaires et maternelles sont tout juste 7 % à être absents à midi. Dans tous les cas, la mobilisation à la mi-journée du 16 février marque un fort recul par rapport aux quatre précédentes mobilisations, comme vous pouvez le constater sur le graphique ci-dessous. Les deux premières zones (A et B) ayant été exclues des calculs, la baisse ne peut donc pas que s’expliquer par le début des vacances scolaires dans une partie du pays.

Côté université, des sites ont été fermés préventivement hier à Rennes, Nantes et Paris (Tolbiac-Université Paris 1) en raison de blocages par des étudiants ou de possibles occupations.

Beaucoup moins de grévistes à la SNCF

Dans les transports, le taux de gréviste a également reculé en cette troisième journée de mobilisation. À la SNCF, le taux de grévistes s’établissait à 14 % selon une source syndicale à l’AFP, contre 25 % mardi dernier. Le taux était de 36,5 % le 31 janvier et de 46,3 % le 19 janvier, le jour de la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

Dans le détail, on compte 36 % de grévistes chez les conducteurs, 20 % chez les contrôleurs ou encore 13,5 % chez les aiguilleurs, selon ces chiffres provisoires à la mi-journée.

Par ricochet, les perturbations sont limitées dans les transports, avec 4 TGV sur 5 en circulation et un trafic normal dans le métro parisien. Néanmoins, 30 % des vols à Paris-Orly sont annulés, 20 % à Toulouse, Montpellier ou encore Nantes, où l’accès était ralenti par un barrage filtrant de la CGT.

Dans le secteur de l’énergie, la CGT revendique une baisse d’environ 3,000 MW, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires, sans provoquer de coupures de courant. Le syndicat prévoyait d’autres barrages près de sites de stockage de gaz.

Les syndicats se préservent

En ce qui concerne les cortèges des grandes villes de France, l’affluence recule également. Selon les syndicats, 15 000 personnes ont manifesté à Nice ce matin, contre 2 000 selon la police, rapporte BFMTV. Une mobilisation en baisse par rapport à samedi (25 000 manifestants selon les syndicats et 5 650 selon la police) et à mardi 7 février (respectivement 20 000 et 6 000 manifestants).

À Toulouse, il y avait 65 000 manifestants d’après les syndicats, 14 000 selon la police, indique Actu.fr, contre 100 000 et 25 000 samedi. Du côté du Vieux-Port, le cortège marseillais a regroupé 90 000 personnes, selon les syndicats, contre 140 000 samedi dernier, note La Provence. À Reims, le quotidien L’Union estime que 2 000 personnes ont manifesté, « un chiffre nettement en dessous des précédentes journées ».

La grande majorité des syndicats se réservent pour la journée du 7 mars. Certaines confédérations comme l’Union syndicale Solidaires souhaitent également lancer un mouvement reconductible à partir de cette date. Les syndicats de la RATP l’ont déjà annoncé. Les éboueurs sont eux aussi appelés par leur fédération CGT à se mettre en grève reconductible à partir du 7 mars.

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