Grâce à Dieu (Arte) - François Ozon raconte le parcours douloureux des victimes du père Preynat : "J’avais envie d’aborder la fragilité masculine"

« Durant près de deux ans, aux scouts de Saint Luc, j’ai souffert des attouchements répétés du prêtre Bernard Preynat. » Alexandre écrit au cardinal Barbarin, du diocèse de Lyon, avec l’espoir que son témoignage fera révoquer l’ecclésiastique. Père de famille et mari attentionné, croyant, il a construit une vie confortable. Mais la photo dans un journal du père Preynat, entouré d’enfants, a suffi à raviver le traumatisme. Au courant des agissements du prêtre depuis des années, Barbarin (François Marthouret, magistral) fait l’autruche. Alexandre se lance alors dans une lutte contre l’institution, rejoint par François et Emmanuel, eux aussi victimes du prêtre…

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Dans leurs rôles, Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud impressionnent autant qu’ils émeuvent. On n’attendait pas François Ozon sur le terrain brûlant de la pédophilie au sein de l’Église. « J’avais envie d’aborder la fragilité masculine », explique le réalisateur. Je cherchais un sujet autour de ce thème, et je suis tombé par hasard sur le site de l’association La Parole libérée. Les témoignages que l’on y trouve m’ont profondément touché, dont celui d’Alexandre. Je l’ai rencontré, et il m’a remis un dossier. “Faites-en ce que vous voulez”, m’a-t-il dit. Après, j’ai tiré comme un fil dans une pelote. » Ozon tisse un impeccable film-dossier, dont le titre vient de la phrase malheureuse du cardinal Barbarin : « La majorité des faits, grâce à Dieu, sont prescrits. » En 2020, la justice a condamné Bernard Preynat à cinq ans de prison ferme.

Grâce à Dieu, mardi 7 juin à 21h00 sur Arte

ISABELLE MAGNIER

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