Le gouvernement espagnol veut durcir l’accès aux visas dorés

Il va devenir plus difficile d’obtenir un visa pour s’installer en Espagne, rapporte le quotidien madrilène El País. Le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez “envisage de renforcer le système d’octroi des visas dorés […] qui accordent des permis de séjour en échange d’investissements financiers importants”, notamment dans l’immobilier.

Ces programmes avaient été mis en place à partir de 2013 par le gouvernement conservateur d’alors, dirigé par Mariano Rajoy, afin d’attirer les capitaux étrangers. Le système permet d’accorder un permis de séjour d’une durée de trois ans, éventuellement prolongée deux ans, aux étrangers qui réalisent un investissement immobilier d’au moins 500 000 euros dans le pays.

“En 2022, l’Espagne a accordé 2 462 permis de séjour à des investisseurs qui ont acheté des biens d’une valeur supérieure à un demi-million, soit une augmentation de près de 60 % par rapport à l’année précédente”, complète le titre. Au total, 31 000 personnes ont obtenu un permis de séjour, dont 94 % pour l’achat d’un logement. Mais, sous la conjonction de plusieurs facteurs, cette situation pourrait bien devenir de l’histoire ancienne.

Réorienter les flux financiers

Tout d’abord, l’Union européenne (UE) a demandé à ses États membres de cesser d’accorder ce genre de documents et “l’Irlande et le Portugal ont récemment pris des mesures restrictives”, note El País. D’autre part, plusieurs analystes estiment que “la limite de 500 000 euros dans un investissement immobilier pour obtenir un permis de séjour est désormais insuffisante, surtout dans les grandes capitales”.

Enfin, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer un aspect pervers de ce système : il accroîtrait la pression sur le marché immobilier, surtout dans les zones faisant face à une pénurie de logements disponibles. Dans un éditorial, El País dénonce des “investissements internationaux qui n’ont rien à voir avec l’économie productive et n’ont d’autre motivation que la rentabilité immédiate”.

La réflexion du gouvernement espagnol n’en est encore qu’à ses balbutiements, mais El País en dévoile les premiers éléments. Première piste : relever à 1 million d’euros la somme nécessaire à investir pour acquérir un visa. Autre piste, plus radicale : “supprimer les permis de séjour en échange d’un investissement immobilier” pour “réorienter ces investissements immobiliers vers d’autres plus productifs” comme, par exemple, l’acquisition d’actions dans les entreprises espagnoles.

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