Le gouvernement Attal consacre le “virage à droite” de Macron

L’arrivée de Rachida Dati au ministère de la Culture est “l’effet waouh” du gouvernement Attal, “la surprise que personne n’attendait”, s’exclame La Tribune de Genève.

L’ex-ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy – exclue du parti Les Républicains (LR) dès sa nomination – rejoint ainsi “le club des ‘traîtres’, comme elle avait autrefois désigné ceux qui, issus de la droite ou de la gauche, avaient rejoint avant elle les macronistes”, ironise Le Soir.

“Contre le président, elle a d’ailleurs souvent eu les mots les plus féroces. Mais qu’importe ? Ce n’est pas pour sa loyauté mais pour la ‘prise’ qu’elle représente qu’elle a été choisie”, ajoute le quotidien bruxellois.

Sa nomination, “la plus polémique” du gouvernement Attal, “confirme le virage à droite de Macron”, et “la volonté [du président français] de poursuivre son OPA sur l’aile modérée de LR, pour combattre l’extrême droite de Marine Le Pen”, analyse El País. Elle enterre aussi “définitivement la vieille doctrine selon laquelle il ne peut y avoir de ministres mis en examen”.

Le quotidien madrilène rappelle en effet que Rachida Dati fait l’objet d’une enquête, “pour avoir reçu 900 000 euros du constructeur automobile Renault entre 2010 et 2012 en sa qualité d’avocate, alors qu’elle était aussi députée européenne. Elle n’a toujours pas été jugée et bénéficie donc de la présomption d’innocence.”

L’aile gauche de la Macronie “punie”

“Avec sa forte personnalité, Dati représente un séisme, pour un monde culturel plutôt de gauche”, relève La Repubblica. Rue de Valois, elle remplacera Rima Abdul-Malak, l’une des nombreuses figures de “l’aile gauche du macronisme ‘punie’ à l’occasion du remaniement, en raison de critiques exprimées sur la récente loi immigration”.

“Parmi les autres ministres ayant fait savoir qu’ils n’appréciaient guère le virage répressif [de la loi], il y avait Clément Beaune, le sherpa de Macron pendant des années”, également absent du nouveau gouvernement, remarque le quotidien romain.

L’autre nomination inattendue, selon Politico, est celle de Stéphane Séjourné au ministère des Affaires étrangères, en remplacement de Catherine Colonna, jugée “inaudible”. Macron récompense ainsi “un loyaliste et un stratège, qui a passé des années loin des feux de la rampe, construisant minutieusement des alliances dans les couloirs de Bruxelles et de Strasbourg”.

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