Le goût Rothschild, dernier acte

« Le Salon de Ferrières », aquarelle d’Eugène Lami (1800-1890).  - Credit:Nina Slavcheva
« Le Salon de Ferrières », aquarelle d’Eugène Lami (1800-1890). - Credit:Nina Slavcheva

C'est une guitare d'épicéa, aux volutes d'ébène, d'écaille, d'ivoire et de nacre du luthier Jean Voboam. Sur son flanc, les armoiries d'Élisabeth Charlotte d'Orléans, fille de Monsieur et nièce favorite, dit-on, de Louis XIV. Un objet exceptionnel par sa qualité, sa provenance royale mais aussi son originalité – l'instrument de musique Grand Siècle flirte avec l'objet de curiosité. Il est comme la métonymie du fameux goût Rothschild, qui fait rêver les esthètes et flamber les enchères avec une rare intensité cet automne : après New York – où une partie des collections de la branche de James de Rothschild a été dispersée avec des résultats plus de deux fois supérieurs aux estimations –, Paris va être, au mois de novembre, le théâtre d'une série de sept ventes organisées par Christie's – dont trois en ligne. Une agrégation unique de livres – parmi lesquels un Code civil en vers ayant appartenu à Napoléon –, de tableaux – dont un inédit de Coypel –, de meubles – une chaise livrée pour le salon des Jeux de Louis XVI à Versailles, un cabinet anversois baroque du XVIIIe siècle… –, de tabatières précieuses, de majoliques : « Tout reflète la flamboyance, l'éclectisme, mais aussi la collectionnite aiguë des Rothschild, en particulier celle de James et de Salomon, qui constituèrent ces ensembles n'ayant pas revu la lumière des enchères depuis leur acquisition au XIXe siècle », indique Lionel Gosset, directeur des collections chez Christie's. Des accumulations fabule [...] Lire la suite