Giorgia Meloni critique la rencontre Macron-Zelensky à l’Élysée

This photograph taken on September 6, 2022, shows Leader of Italian far-right party Fratelli d'Italia (Brothers of Italy) Giorgia Meloni on the set of the broadcast

POLITIQUE - Une visite de douze heures et des aigreurs. Annoncée à la dernière minute, la réception de Volodymyr Zelensky à l’Élysée, mercredi 8 février au soir, à la veille d’un sommet européen extraordinaire à Bruxelles n’est pas du goût de tous les dirigeants européens. La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni estime effectivement que ce cadre restreint porte atteinte à l’unité du Vieux Continent sur les enjeux liés à la guerre en Ukraine.

À peine arrivée dans la capitale belge pour un sommet qui doit durer deux jours, la dirigeante italienne a mis les pieds dans le plat devant les caméras. Pour elle, l’invitation du chef de l’État français à l’adresse de Volodymyr Zelensky était « inopportune », et peut « nuire » à l’unité des dirigeants européens, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

« Notre force en la matière est l’unité », a-t-elle ainsi expliqué, en accusant, à demi-mot, son homologue français de s’être servi de cette visite pour satisfaire son agenda national : « Je comprends les questions de politique intérieure, le fait de privilégier les opinions publiques intérieures, mais il y a des moments où privilégier ces opinions risque de ne pas être favorable à la cause. » Et de conclure : « Il me semble que cela a été le cas. »

Relations fluctuantes

Selon les médias italiens, la dirigeante a mal vécu le fait de ne pas avoir été invitée à ce dîner mercredi soir, alors que son prédécesseur Mario Draghi avait fait partie du voyage historique à Kiev en juin dernier, aux côtés d’Emmanuel Macron et Olaf Scholz.

De fait, le président français et la cheffe du gouvernement italien ont des relations plutôt tendues, notamment sur la question des migrants, depuis que cette dernière est arrivée au pouvoir. Interrogé sur les déclarations de Giorgia Meloni, ce jeudi, Emmanuel Macron a répondu : « Je n’ai pas de commentaire à faire. »

Ce qui ne l’a pas empêché de donner sa version. « J’ai souhaité le recevoir, le président Zelensky. Avec le chancelier Scholz, je pense que nous sommes dans notre rôle (...). Je pense que c’est au président Zelensky aussi d’apprécier les formats qu’il choisit », a ainsi répliqué le président français, devant les caméras, sur le même tapis rouge où Giorgia Meloni avait critiqué son initiative quelques minutes auparavant.

Récemment, les deux dirigeants ont pourtant mis en scène leur entente sur le dossier ukrainien, et la livraison d’armes à Kiev, notamment. Lundi, encore, le président français et la cheffe du gouvernement italien s’entretenaient au téléphone pour saluer « l’action conjointe de la France et de l’Italie pour soutenir l’Ukraine sur le plan militaire, avec notamment la décision prise conjointement de fournir un système de défense antiaérienne. » Ils ont désormais 48 heures pour se rabibocher.

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