Gilles Artigues, élu de Saint-Etienne piégé et filmé avec un escort boy, va porter plainte

Dans une enquête accablante, « Mediapart » a révélé un complot sordide organisé contre l’ex-premier adjoint de la ville.

POLITIQUE - L’histoire est digne d’un (mauvais) polar. Elle concerne Gilles Artigues, premier adjoint à la mairie de Saint-Etienne, qui en est la victime. Elle implique, selon les révélations de Mediapart, Samy Kéfi-Jérôme, un élu de la majorité municipale (LR), et Gilles Rossary-Lenglet, son ex-compagnon.

Toujours selon le site d’investigation, l’actuel maire de la ville, Gaël Perdriau, était au courant de guet-apens visant à contenir les ambitions politiques du centriste.

Tout commence après les élections municipales de 2014 quand Gilles Artigues, à la faveur d’un accord électoral, se retrouve premier adjoint de Gaël Perdriau ainsi qu’à la tête d’un groupe conséquent et autonome au conseil municipal de Saint-Etienne.

Une position stratégique et un potentiel pouvoir de nuisance qu’il était question de maîtriser pour la majorité LR. Et c’est là qu’un piège se met en place. Samy Kéfi-Jérôme, adjoint à la mairie de Saint-Etienne aurait organisé, avec son compagnon de l’époque Gilles Rossary-Lenglet, une machination visant à faire chanter l’élu centriste.

Filmé à son insu

Le coup monté est organisé fin 2014, à Paris. Une caméra est placée dans la chambre d’hôtel du premier adjoint. Dans la vidéo obtenue par Mediapart, trois personnes apparaissent à l’écran : Gilles Artigues, un escort gay et Samy Kéfi-Jérôme « à la manœuvre ».

Ce dernier « fait comme si l’escort était une de ses connaissances, met à l’aise Gilles Artigues en animant la conversation, baisse la lumière, allume la musique et sert un verre, avant de partir sur la pointe des pieds ».

La suite ? Un « massage érotique » pratiqué sur l’élu centriste, et filmé par une par une caméra cachée. Le but ? Faire chanter la victime, en menaçant de faire sortir cette vidéo qui entamerait la crédibilité morale de Gilles Artigues, connu pour ses positions conservatrices.

À la suite de ces révélations, l’avocat de ce dernier a fait savoir qu’une plainte sera déposée contre X et contre Samy Kéfi-Jérôme pour « guet-apens en bande organisée financé par des fonds publics », « non-dénonciation de délit ou crime », menaces et chantage.

Au Monde, l’avocat affirme que la victime dispose d’éléments attestant de menaces, et pense avoir été droguée lors de cette soirée.

« Il connaît M. Kéfi-Jérôme qui l’a amené dans sa chambre pour un motif futile et l’a fait boire. Il ne se souvient ensuite de pas grand-chose », affirme André Buffard, avocat de Gilles Artigues. Auprès de Mediapart, Gilles Rossary-Lenglet affirme avoir fait partie de l’opération.

« J’ai tout géré depuis Saint-Etienne. Samy a payé sur place l’escort », assure l’ex-compagnon de Samy Kéfi-Jérôme, qui précise que le maire de Saint-Etienne et son chef de cabinet « ont mandaté Samy pour montrer la courte vidéo » à Gilles Artigues.

Conséquences politiques

Sans surprise, ces révélations ont fait l’effet d’une bombe à Saint-Etienne et au-delà, puisque Samy Kéfi-Jérôme compte parmi les élus de la majorité LR de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, qui n’a pas tardé à lâcher le mis en cause.

« À la suite des informations parues dans la presse le mettant en cause, les fonctions de conseiller délégué de Samy Kéfi-Jérôme au sein de l’exécutif de la Région Auvergne-Rhône-Alpes sont suspendues à dater de ce jour. Dans l’attente de plus amples éléments, cette mise en retrait lui permettra de pleinement assurer sa défense », a réagi la région dans un communiqué relayé par la presse locale.

De son côté, le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, assure qu’il n’est pas impliqué dans le dossier. « Je souhaite comprendre tous les tenants et aboutissants de cette affaire. Et par ailleurs, je conteste fermement toute notion de chantage qui serait lié aux décisions qu’il a prises au sein de l’exécutif », s’est défendu devant la presse l’édile LR, un brin embarrassé.

Ce dernier maintient n’avoir jamais vu la vidéo compromettante. Mais était-il au fait de cette histoire ? C’est ce qu’affirme Mediapart et ce que pense l’avocat de Gilles Artigues. « Mon client a révélé les faits au maire très peu de temps après » assure André Buffard, affirmant que « Gaël Perdriau était au courant depuis le début ».

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