Ces gigantesques serpents gravés qui marquaient les frontières en Amérique du Sud

Pendant des siècles, un grand mystère a entouré l’existence supposée d’immenses gravures représentant principalement des serpents, mais aussi d’autres animaux, des figures humaines et des motifs géométriques, aux alentours du fleuve Orénoque, qui traverse aujourd’hui le Venezuela et longe la Colombie. Seuls des témoignages de voyageurs du XVIIIe siècle et des récits oraux les mentionnaient. Cinq expéditions de terrain – la première s’est déroulée en 2015 – ont permis de confirmer leur existence. Les archéologues font aujourd’hui l’hypothèse que ces pétroglyphes, nom donné aux dessins symboliques gravés sur de la roche naturelle, servaient à marquer les frontières des territoires. Cette découverte est détaillée dans un article scientifique publié dans Antiquity.

Sur cette photo, un pétroglyphe représentant un serpent géant est bien visible. La présence des chercheurs permet de se faire une idée de la grandeur de cette gravure. . Dr José Oliver
Sur cette photo, un pétroglyphe représentant un serpent géant est bien visible. La présence des chercheurs permet de se faire une idée de la grandeur de cette gravure. . Dr José Oliver

Le peuplement de la région de l’Orénoque remonterait à plus de 9 200 ans. Différents groupes autochtones “utilisaient la rivière comme une voie commerciale”, indique Science dans un article grand public. Le magazine américain précise que “lorsque les premiers missionnaires espagnols sont arrivés, au XIVe siècle, au moins sept groupes commerçaient, se mariaient entre eux, établissaient des alliances, mais se livraient également des guerres”.

Des dessins visibles depuis la rivière

Au cours de leurs expéditions, les archéologues ont recensé 157 zones d’art précolombien où la roche a été gravée il y a vraisemblablement un millier d’années. Pour 13 d’entre elles, les pétroglyphes sont monumentaux : ils mesurent plus de 4 mètres de longueur et jusqu’à 46 mètres pour les plus grands.

Le plus fréquemment représentés sur les gravures, les serpents géants étaient des animaux centraux, gardiens des rivières et de la Voie lactée dans les mythes des populations autochtones d’Amérique du Sud. D’après les chercheurs qui ont analysé le paysage et reconstitué celui du passé, ils “auraient été visibles depuis d’autres collines et depuis la rivière”, souligne Science. D’où l’hypothèse qu’ils auraient servi de marqueurs géographiques pour délimiter des territoires.

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