Yahoo Actualités Gaza et la normalisation avec Israël : la délicate position du Maroc
Près d’une semaine après l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël, les Gazaouis continuent à payer un lourd tribut et doivent composer avec des bombardements incessants de l’armée israélienne. En couverture de son édition du 13 octobre, l’hebdomadaire marocain TelQuel qualifie Gaza de “terre martyre”.
Le magazine réalise un photomontage pour illustrer sa une : au premier plan, un adolescent palestinien lève les yeux vers le ciel, tenant dans ses bras une fillette apeurée. En arrière-plan, une photo différente montre les bâtiments éventrés par les bombardements de l’armée israélienne, laissant un champ de ruine. “Qui peut mettre fin à cette insupportable spirale de violence ?”, s’interroge TelQuel.
Dans son éditorial, le magazine revient sur les accords d’Abraham et la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, initiée en décembre 2020. Il reconnaît que la position de Rabat, tout comme celle des autres pays arabes signataires de ces mêmes accords, est “délicate”. Pour l’éditorialiste Réda Dalil, l’avenir de ces accords “dépendra de l’intensité des représailles infligées par Israël à Gaza”.
“La faute des accords d’Abraham fut de ne rien avoir inclus dans le package pour les Palestiniens… Israël a cru pouvoir se refaire une virginité parmi les pays arabes, sans rien céder sur la cause palestinienne.”
En échange de cette normalisation imaginée par les Américains et voulue par Israël, le Maroc a obtenu une reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara occidental et une coopération, notamment militaire, avec l’État hébreu.
Pour TelQuel, la “fréquentabilité” qu’était en train de gagner Israël auprès des pays arabes, avait été sapée par “le déni” du gouvernement de Nétanyahou du droit international et l’intensification de l’annexion de territoires palestiniens.
Si pour l’instant le Maroc ne compte pas remettre en question ses accords avec Israël, il est indéniable que les autorités ne pourront pas ignorer “le sentiment de la population” en faveur de la cause palestinienne.
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