Gaza: ce que l'on sait sur la frappe israélienne qui a fait des dizaines de morts à Rafah

Au moins 35 personnes ont été tuées dans une frappe israélienne à Rafah, tard ce dimanche 26 mai, selon les chiffres communiqués par le Hamas. La présidence palestinienne dénonce un "atroce massacre" et accuse Israël d'avoir visé des civils.

Une frappe menée par l'armée israélienne dans la bande de Gaza a tué au moins 35 personnes, tard ce dimanche 26 mai à Rafah, selon le bureau des médias du gouvernement du Hamas. Des dizaines d'autres civils ont été blessés et le bilan humain pourrait dépasser les 100 victimes, selon un porte-parole de l'UNWRA, agence des Nations unies, cité par nos confrères de Sky News.

La frappe a visé des tentes de personnes déplacées à côté d'un centre de l'UNWRA, a expliqué dans la soirée le Croissant rouge palestinien, qui décrit des scènes "horribles" dans le quartier de Tal al-Sultan, au nord-ouest de Rafah.

Plusieurs dizaines de personnes étaient sur place quand la frappe a été menée par l'armée israélienne. Les images diffusées par des témoins et relayées massivement sur les réseaux sociaux font état d'importantes destructions et d'un bilan humain sanglant.

"De nombreuses personnes restent piégées sous les flammes et dans les tentes détruites par le bombardement", indiquait dans la soirée le Croissant rouge palestinien. Le premier bilan communiqué par le bureau des médias du Hamas faisait état d'au moins 30 morts. Il a dans la nuit de dimanche à lundi était réévalué à 35 victimes.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a confirmé que la frappe "a été menée dans la région de Tal al-Sultan, au nord-ouest de Rafah, sur la base de renseignements précis". "La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l'utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis indiquant l'utilisation de la zone par le Hamas", a expliqué Tsahal dans un communiqué.

Selon Israël, deux responsables du Hamas ont été tués: Yacine Rabia et Khaled Nagar. L'armée israélienne a en outre indiqué "avoir connaissance d'informations, selon lesquelles plusieurs civils dans la zone ont été blessés.

Plus tôt dans la journée de dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'était dit "fermement opposé" à la fin de la guerre dans la bande de Gaza, alors qu'une réunion de son cabinet de guerre se tenait dans un contexte d'intenses tractations diplomatiques pour parvenir à une trêve.

La présidence palestinienne et le Hamas ont accusé Israël d'avoir commis un "massacre" en visant un centre pour personnes déplacées près de Rafah. "Cet atroce massacre perpétré par les forces d'occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales", a écrit la présidence palestinienne dans un communiqué, accusant Israël d'avoir "délibérément visé" le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l'UNRWA.

"À la lumière de l'horrible massacre sioniste commis ce soir par l'armée d'occupation criminelle contre les tentes des personnes déplacées, nous appelons les masses de notre peuple en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires occupés et à l'étranger à se lever et à marcher avec colère", a écrit le Hamas dans un communiqué.

De nombreux responsables de gauche, en particulier du côté de La France insoumise, ont dénoncé cette frappe israélienne. "Horreur. L'abominable massacre des tentes du camp de réfugiés à Gaza résume ce que sont les assassins de cette armée de criminels de guerre et leurs chefs", écrit ainsi sur X Jean-Luc Mélenchon.

Le leader de La France insoumise appelle à la "rupture de la coopération avec le gouvernement Netanyahu et son économie", un "embargo sur les armes", et à la reconnaissance de l'État de Palestine. Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, affirme de son côté que Benjamin Netanyahu "est en train de commettre le pire à Rafah" et dénonce une boucherie.

"Demain un rassemblement doit se tenir devant l’ambassade d’Israël et nulle part ailleurs", a écrit dans la nuit de dimanche à lundi, Rima Hassan, candidate aux élections européennes pour LFI.

La frappe israélienne a été menée seulement 48 heures après une décision de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël de suspendre ses opérations à Rafah. Plus tôt ce mois-ci, le procureur de la Cour pénale internationale demandait des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et des dirigeants du Hamas pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés commis dans la bande de Gaza.

Article original publié sur BFMTV.com