Gaza: Israël intensifie ses frappes à Rafah, des pourparlers en cours pour une nouvelle trêve

L'armée israélienne intensifie ce jeudi 8 février ses frappes sur Rafah, accentuant les craintes sur le sort de plus d'un million de Palestiniens coincés dans cette ville à la pointe sud de la bande de Gaza, alors que les tractations se poursuivent pour parvenir à une trêve.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui achève ce jeudi une tournée régionale dans le cadre des efforts déployés pour parvenir à un arrêt des combats, a exhorté mercredi son allié israélien à "protéger" les civils dans ses opérations militaires, alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ordonnait de préparer une offensive sur Rafah.

Antony Blinken a plaidé durant sa tournée pour un accord de trêve permettant l'acheminement de davantage d'aide dans la bande de Gaza assiégée, où la situation humanitaire est "cauchemardesque" selon l'ONU, et pour la libération des otages israéliens retenus dans le territoire palestinien.

Il a abordé la question des otages ce jeudi matin avec Benny Gantz et Gabi Eisenkot, deux anciens chefs de l'armée israélienne, qui ont rejoint le cabinet de guerre du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Netanyahu dit "préparer" une offensive

Après une première phase de son déploiement qui se concentrait dans le nord du territoire palestinien, l'armée israélienne a progressé vers le centre et le sud de Gaza, notamment dans la ville de Khan Younès, épicentre ces dernières semaines de combats acharnés et de raids aériens continus.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit mercredi avoir ordonné à l'armée israélienne de "préparer" une offensive sur Rafah, ville située à la frontière fermée avec l'Égypte, où s'entassent 1,3 million de Palestiniens dont la grande majorité sont des personnes déplacées par les affrontements des derniers mois.

Dans la nuit de mercredi à ce jeudi, des témoins et des sources hospitalières ont fait état de frappes mortelles dans le sud de la bande de Gaza, notamment à Rafah, le ministère de la Santé du Hamas dénombrant au total 130 morts au cours des dernières 24 heures.

Selon un journaliste de l'Agence France Presse, l'armée israélienne a mené sept frappes aériennes à Rafah. La maison d'un chef de la police locale a notamment été touchée selon le ministère de la Santé du Hamas.

L'ONU inquiète

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a prévenu qu'un éventuel assaut sur Rafah "augmenterait de façon exponentielle ce qui est déjà un cauchemar humanitaire".

"En ce qui concerne Rafah (...) Israël a (...) l'obligation de faire tout ce qui est possible pour s'assurer que les civils soient protégés et qu'ils aient accès à l'aide dont ils ont besoin", a déclaré de son côté mercredi Antony Blinken après avoir rencontré Benjamin Netanyahu.

"Les Israéliens ont été déshumanisés de la façon la plus horrible qui soit le 7 octobre et les otages ont été déshumanisés chaque jour depuis. Mais cela ne peut servir de caution pour déshumaniser les autres. La majorité écrasante de la population de Gaza n'a rien à voir avec les attaques du 7 octobre", a-t-il ajouté.

Une proposition de trêve transmise au Hamas

Pour sa cinquième tournée dans la région depuis le début de la guerre, Antony Blinken a soutenu une proposition de trêve élaborée par des responsables américains, qataris et égyptiens fin janvier à Paris, à laquelle le Hamas a répondu.

S'il a estimé que des éléments de la réponse du Hamas étaient "inacceptables", Antony Blinken a dit néanmoins espérer une seconde trêve après celle d'une semaine en novembre qui avait notamment favorisé la libération d'otages à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Or l'Égypte et le Qatar parrainent "un nouveau cycle de négociations" qui débute ce jeudi au Caire et vise à obtenir "le calme dans la bande de Gaza" ainsi qu'un échange de prisonniers palestiniens et d'otages israéliens, a annoncé un responsable égyptien à l'AFP. Le Hamas a précisé ce jeudi matin qu'une délégation menée par Khalil al-Hayya, haut responsable de son bureau politique, était attendue en matinée au Caire.

Article original publié sur BFMTV.com