Gaz : la mise à l’arrêt du gazoduc Nord Stream est-elle vraiment justifiée ?

30 August 2022, Mecklenburg-Western Pomerania, Lubmin: Pipe systems and shut-off devices at the gas receiving station of the Nord Stream 1 Baltic Sea pipeline and the transfer station of the OPAL (Ostsee-Pipeline-Anbindungsleitung - Baltic Sea Pipeline Link) long-distance gas pipeline. From August 31 to September 2, no gas will flow to Germany due to maintenance work, the Russian state-owned company Gazprom had announced. After that, 33 million cubic meters of natural gas should be delivered daily again. This corresponds to the 20 percent of the daily maximum output to which Russia had already reduced the supply a few weeks ago. Photo: Stefan Sauer/dpa (Photo by Stefan Sauer/picture alliance via Getty Images)

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Gazprom arrête complètement ses livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream à cause d’une « fuite d’huile », a-t-il annoncé le 2 septembre 2022.

ENERGIES - Une décision qui interroge. Le géant russe Gazprom a annoncé que le gazoduc Nord Stream 1, vital pour l’approvisionnement des Européens et qui devait reprendre du service ce samedi 3 septembre après des opérations de maintenance, sera finalement « complètement » arrêté.

Pour justifier sa décision, Gazprom a indiqué vendredi soir avoir découvert des « fuites d’huile » dans la turbine lors d’un contrôle technique lié à l’opération de maintenance dans une station de compression située en Russie. Le groupe russe fait état d’une fuite sur des « câbles reliés à des compteurs de vitesse d’un rotor ». Il a publié sur Telegram une photo montrant des câbles entourés d’un liquide brunâtre.

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Ces ennuis techniques empêchent d’assurer « une exploitation sécurisée du moteur de la turbine à gaz », soutient Gazprom, s’appuyant sur un avertissement de l’Agence civile russe de surveillance des industries. « Jusqu’à la réparation (...), le transport du gaz via Nord Stream est complètement suspendu », a indiqué le groupe, sans préciser combien de temps pouvait durer cette réparation.

Une décision « pas surprenante », estime Charles Michel

Mais pour le fabricant allemand de turbines Siemens Energy, une fuite d’huile ne peut à elle seule justifier, d’un point de vue technique, l’arrêt de ce gazoduc qui relie la Russie et l’Allemagne. « En tant que fabricant de turbines, nous pouvons affirmer qu’une telle constatation ne constitue pas une raison technique pour arrêter les opérations », a-t-il déclaré dans un communiqué, précisant que par le passé l’apparition « de ce type de fuite n’a pas entraîné l’arrêt des opérations ».

Pour le président du Conseil européen, Charles Michel, « cette décision de Gazprom n’est bien évidemment pas surprenante. Mais l’utilisation de l’arme du gaz n’entamera pas la résolution de l’Union. Nous allons accélérer nos efforts vers l’indépendance énergétique ».

Plus tôt dans la journée de vendredi, le Kremlin avait affirmé qu’une seule turbine fonctionnait sur place et que l’activité de Nord Stream était « menacée » par une pénurie de pièces de rechange en raison des sanctions visant Moscou.

La crainte d’une crise énergétique cet hiver

La Russie affirme notamment que ces sanctions empêchent la restitution d’une turbine Siemens qui avait été envoyée au Canada pour être réparée. L’Allemagne, où se trouve la turbine, assure que c’est la Russie qui bloque le retour de cette pièce-clé.

Ce rebondissement va accentuer l’angoisse des Européens, qui se démènent pour éviter une crise énergétique cet hiver et accusent Moscou d’user du gaz comme d’une arme pour se venger des sanctions occidentales après l’offensive russe en Ukraine.

Mardi, Gazprom a annoncé qu’il allait suspendre entièrement ses livraisons de gaz au groupe français Engie à partir de jeudi, du fait du non-paiement par ce dernier de l’intégralité des livraisons effectuées en juillet.

À voir également aussi sur le Huffpost : Clim, wifi, prises électriques... Ces « petits gestes » de sobriété demandés aux Français face à la crise énergétique

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