Gaspar Noé : «Il y a un risque que les cinéastes s'autocensurent»

Gaspar Noé, lors d'une conférence de presse au Festival de Cannes.

Quelques heures après l'interdiction de son film «Love» aux moins de 18 ans, le cinéaste s'explique pour «Libération».

«En France, aimer est maintenant interdit aux moins de 18 ans», avait annoncé sur Twitter le producteur et distributeur Vincent Maraval à propos de Love de Gaspar Noé, film d'amour très charnel (et défendu par Libération à sa sortie le 15 juillet). Ce lundi 3 août, le tribunal administratif de Paris, saisi en référé, a suspendu le premier visa d’exploitation qui interdisait son visionnage aux enfants de moins de 16 ans, et augmente l'âge légal à 18 ans. Derrière cette décision, un lobbying et une stratégie de l'association Promouvoir, obsédée par les interdictions cinématographiques. L'organisme, proche de l'extrême-droite et dirigée par Patrice André (avocat, proche de Mégret et de la Manif pour tous), avait attaqué en justice la décision du ministère de la Culture de n’interdire le film qu’aux moins de 16 ans. «La décision est maintenant dans les mains du Conseil d’Etat», a également tweeté Vincent Maraval, laissant entendre que la plus haute cour administrative a probablement été saisie. L'affaire paraît d'autant plus surprenante qu'elle vient plusieurs semaines après la sortie du film en salles, et que Love n'est pas exactement un succès commercial avec seulement 30 000 entrées. Joint par Libé, Gaspar Noé s'explique.

Quelle est votre réaction suite à l'interdiction aux moins de 18 ans ?

C'est n'importe quoi. Une même interdiction aux moins de 16 ans, ce qui me va très bien, était déjà en cours, et une classification aux moins de 18 ans avait été refusée. Et là, tout change à cause de l'intervention de Patrice André, cet avocat d'extrême droite qui n'est qu'un mec frustré, qui voudrait participer à la fête mais qui n'y arrive pas. Là, on est clairement face à quelqu'un qui est proche de Bruno Mégret, de la Manif pour tous, etc. et qui est dans une stratégie (...)

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