Galapagos, voyage au centre de la mer – San Cristobal, l’innocence du monde

Depuis janvier 2022, Hurtigruten met le cap sur l’archipel des Galápagos. « Le Point » a testé cette croisière d'expédition. Deuxième étape aujourd'hui sur l'île de San Cristobal.  - Credit:Ashton Ray Hansen / Hurtigruten/SP
Depuis janvier 2022, Hurtigruten met le cap sur l’archipel des Galápagos. « Le Point » a testé cette croisière d'expédition. Deuxième étape aujourd'hui sur l'île de San Cristobal. - Credit:Ashton Ray Hansen / Hurtigruten/SP

Pendant la saison hivernale, c'est-à-dire de juin à novembre, une brume fine appelée « garua » se forme lorsque la masse océanique froide rencontre l'air chaud et chargé d'humidité des tropiques. Une inversion de température dans l'air et une condensation sous forme de brouillard apparaît alors et encapuchonne les sommets.

C'est pour cela qu'hier, depuis l'avion, les îles apparaissaient et disparaissaient comme des mirages. Pour cela aussi que Melville et tant d'autres appellent les îles les « Encantadas », « îles enchantées » ou « ensorcelées ». Pour cela enfin qu'à notre arrivée aux abords de San Cristobal, « il fait un temps de manchot », comme on dit aux Kerguelen.

Après notre embarquement, le fameux « exercice d'abandon » et l'installation dans des cabines claires et confortables – que l'on ne peut pas fermer à clé : bon esprit –, nous avons navigué une bonne partie de la nuit, bercés comme des bienheureux par une mer docile et maternelle. À 6 heures, sur le pont supérieur, il pleut comme à Londres au mois d'octobre et le thermomètre donne 23 degrés, comme à Rome au mois de mai. « Pas très tropicaux, ces tropiques », se dit-on. Dans les coursives, il y a de l'agitation. Les officiers descendent les zodiacs et les 42 passagers se préparent à un débarquement mouillé sur la plage de Punta Pitt, à l'extrémité est de l'île.

De longues coulées d'un blanc spectral teintent les rochers de la grève, où des milliers de crabes bleus comme des oranges cavalent en ob [...] Lire la suite