Galapagos, voyage au centre de la mer – Española, le triomphe de la sauvagerie

L'île Española, merveille des Galapagos.  - Credit:SL_Photography / iStockphoto / Getty Images/iStockphoto
L'île Española, merveille des Galapagos. - Credit:SL_Photography / iStockphoto / Getty Images/iStockphoto

C'est l'île la plus méridionale de l'archipel. On dit ici que c'est la plus ancienne, avec ses rides de lave vieilles de 4 millions d'années. C'est la préférée de David, aussi, notre très docte et sympathique chef naturaliste embarqué. Nous lui avons bien sûr demandé pourquoi, plusieurs fois ; plusieurs fois, il a répondu : « vous verrez ». Nous avons fini par « voir », et en effet, le cœur vous sort par les yeux. Española est un concentré de pureté, un millésime, le « best of » des Galapagos ; c'est l'île absolue.

Isolée parmi les recluses, solitaire, calme et veloutée d'un côté, sauvage et furieuse de l'autre, inhabitée mais peuplée de toutes les créatures fantastiques de la terre, de la mer et du ciel rencontrées jusqu'ici, et avec de surcroît, en cerise zénithale sur le gâteau cosmique, l'aristocrate des oiseaux de mer, le « prince des nuées » baudelairien : l'albatros. Au-dessus des à-pics, il plane en majesté ; dans les plaines hautes, il danse avec la grâce des cygnes et sa parade amoureuse est l'un des spectacles les plus émouvants qui puissent être observés sur l'archipel. Elle a lieu à la fin de la saison, comme un ultime adieu avant le grand départ au large. Lors de ses retrouvailles, le couple d'albatros, uni à vie, nidifie.

Paradis sur terre

Sur la pointe ouest de l'île, harcelée par le vent, les vagues et des écumes plus blanches que le lait, les falaises colossales abritent aussi fous « masqués », « de Grant » et « à pieds bleus » (« pieds bleu [...] Lire la suite