Gaël Perdriau, placé en garde à vue, bientôt exclu des Républicains

Soupçonné d’avoir participé à un chantage à la sextape, le maire de Saint-Etienne est sur le point d’être exclu du parti de droite.

POLITIQUE - « Dehors ! ». Il n’était pas vraiment en odeur de sainteté au sein des Républicains, mais cette fois c’est trop. Après les révélations faites par Mediapart au sujet du maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau, que l’on entend dans des enregistrements participer à une opération de chantage visant son ex-premier adjoint Gilles Artigues et qui a été placé en garde en vue ce mardi 13 septembre, tout l’état-major du parti de droite demande son exclusion.

« Les agissements mafieux de Gaël Perdriau sont intolérables pour notre famille politique comme pour notre vie publique », a grondé Aurélien Pradié, candidat à la présidence des Républicains. « Avec Christian Jacob, nous l’avions déjà démis de ses fonctions nationales. Il ne s’acquittait plus de ses cotisations d’élus. Il doit être et sera exclu », a ajouté le député du Lot.

« Merci à Christian Jacob d’avoir démis de ses fonctions en novembre dernier, l’ignoble Perdriau alors qu’il ne cessait de m’insulter. Ce donneur de leçons montre le visage terrifiant de la pire des abjections », a renchéri sur Twitter Éric Ciotti, également candidat à la succession de Christian Jacob. Même son de cloche chez son adversaire Bruno Retailleau, qui a exprimé son « profond dégoût ».

Selon les informations de Libération, une procédure d’exclusion a bien été engagée contre le maire de Saint-Etienne. Elle pourrait être actée dès ce mardi, affirme Le Figaro. Une mise au ban qui intervient alors que l’intéressé a été placé en garde à vue ce mardi matin, selon les informations du Progrès.

« Des auditions qui ont lieu dans le cadre d’une commission rogatoire, après l’ouverture, il y a quelques jours, d’une information judiciaire par le parquet de Lyon, sous les chefs d’’atteinte à l’intimité de la vie privée’, ’chantage aggravé’, ’soustraction de bien public par une personne chargée d’une fonction publique’, ’abus de confiance et recels de ces infractions’ », détaille le journal local.

Complot sordide

L’affaire a début à la fin du mois du mois d’août, quand Mediapart avait révélé que l’ancien premier adjoint (centriste), Gilles Artigues, avait fait l’objet d’un complot sordide visant à contenir sa carrière politique. Une machination qui implique donc l’actuel maire, Gaël Perdriau.

L’élu centriste, connu pour ses positions conservatrices, avait été filmé à son insu lors d’une mise en scène organisée dans un hôtel parisien, de laquelle était sorti un film le montrant en compagnie d’un escort lui prodiguant un massage.

Le but ? S’en servir pour contrer ses ambitions en le menaçant de faire fuiter un film le montrant dans une posture a priori contradictoire avec ses engagements. Au moment des premières révélations de Mediapart, Gaël Perdriau niait toute implication. Il assurait même ne rien savoir de ce dossier. Une défense considérablement fragilisée par une salve de révélations faites dans un deuxième temps par le site d’investigation.

Selon Le Progrès, sont également entendus sous le régime de la garde à vue, son directeur de cabinet Pierre Gauttieri, Gilles Rossary-Lenglet (à l’origine des révélations auprès de Mediapart), son adjoint Samy Kéfi-Jérôme (soupçonné d’avoir participé au piège) ainsi que la directrice de cabinet adjointe de Gaël Perdriau.

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