Fusillade à Hambourg : ce que l’on sait de la tuerie qui a fait sept victimes dans un centre des Témoins de Jéhovah

La police monte la garde ce vendredi 10 mars devant le centre des Témoins de Jéhovah où un homme a tué sept personnes avant de se donner la mort, dans la soirée du jeudi 9 mars à Hambourg, en Allemagne.
La police monte la garde ce vendredi 10 mars devant le centre des Témoins de Jéhovah où un homme a tué sept personnes avant de se donner la mort, dans la soirée du jeudi 9 mars à Hambourg, en Allemagne.

TUERIE - L’Allemagne est en deuil, ce vendredi 10 mars, alors que sept personnes sont mortes et que huit autres ont été blessées, dont quatre grièvement, dans une fusillade visant un centre des Témoins de Jéhovah d’Hambourg, jeudi 9 mars en début de soirée.

L’auteur des tirs, un ancien membre de la communauté religieuse, s’est pour sa part donné la mort après avoir tiré à plusieurs reprises sur les participants à une prière organisée ce soir-là. Si les motivations de l’auteur des faits restent encore inconnues, son profil commence à se dessiner et les enquêteurs ont d’ores et déjà écarté le mobile terroriste. Le HuffPost fait le point sur les faits.

  • Que s’est-il passé ?

Jeudi soir, peu après 21h, un homme de 35 ans, identifié par les autorités comme Philipp F., serait entré de force dans un centre des Témoins de Jéhovah situé dans le quartier de Gross Borstel, au nord d’Hambourg, où une cinquantaine de personnes étaient alors réunies pour une séance de prière.

Armé d’un pistolet, il aurait tué quatre hommes et deux femmes âgés de 33 à 60, ainsi que le bébé à naître d’une femme, compté parmi les victimes. La mère fait partie des blessés, qui sont au nombre de huit, dont quatre ont été grièvement touchés.

L’arrivée rapide des forces de l’ordre, vers 21h15, a interrompu son acte et permis d’éviter un bilan encore plus lourd, ont dit les autorités, qui précisent qu’il disposait de nombreuses munitions. Le tireur s’est alors « enfui au premier étage du bâtiment », où il s’est donné la mort, a déclaré le ministre de l’Intérieur de la ville État de Hambourg, Andy Grote.

  • Qui est le tireur ?

Le principal suspect se dénomme Philipp F. Selon les autorités, il se serait suicidé à l’arrivée des forces de l’ordre sur les lieux et serait un ancien membre de la communauté des Témoins de Jéhovah. Sa mort porte le bilan total de la fusillade à huit morts.

Ses motivations restent à déterminer, même s’il n’est pas parti « en bons termes » de la communauté, selon la police. En a-t-il été exclu ou est-il parti de son plein gré ? Sur ce point, les témoignages divergent.

L’homme, qui n’avait pas d’antécédents criminels, « nourrissait une rage contre les membres de congrégations religieuses, en particulier contre les Témoins de Jéhovah et son précédent employeur », a expliqué un représentant de la police lors d’une conférence de presse.

La police avait reçu en janvier une « lettre anonyme » affirmant que Philipp F. pourrait souffrir « d’une maladie psychiatrique sans que cela ait été attesté par un médecin comme Philipp F. refusait de consulter » un spécialiste.

  • Où en est l’enquête ?

Si le mobile exact de la fusillade reste à ce stade inconnu, les autorités allemandes sont sur le qui-vive ces dernières années face à une double menace terroriste : le jihadisme et l’extrémisme de droite.

Ces pistes ont toutefois été rapidement écartées par les enquêteurs et le parquet d’Hambourg a fait savoir ce vendredi matin qu’il « n’y a pas d’indices d’un contexte terroriste ». Au regard de l’ancienne appartenance du suspect aux Témoins de Jéhovah, la piste de la vengeance personnelle semble la plus probable à ce stade.

  • Quelles réactions ?

Les Témoins de Jéhovah se sont dit dans un communiqué « bouleversés » par « l’attaque horrible » qui les a visés. « La communauté religieuse est profondément attristée par la terrible tuerie perpétrée contre ses membres dans une Salle du Royaume à Hambourg après un service religieux », selon un ce communiqué posté sur leur site Internet.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a adressé vendredi ses « pensées » aux victimes de la fusillade et à leurs proches, déplorant dans un tweet « un acte de violence brutal ». La ministre de l’Intérieur Nancy Faeser a également réagi sur Twitter se disant « bouleversée par le terrible acte de violence perpétré dans une communauté de Témoins de Jéhovah à Hambourg ».

Le président Emmanuel Macron, qui a déploré de « terribles nouvelles », a pour sa part présenté « les condoléances de la France aux proches des victimes et à tous nos amis allemands ».

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