Fun Radio condamnée à verser 10,3 millions d’euros au groupe NRJ

Photo prise le 04 février 2000 à Paris à l'entrée de la station Fun Radio, qui appartient avec RTL et RTL2 au groupe CLT-UFA. (Photo by JEAN-PIERRE MULLER / AFP)
JEAN-PIERRE MULLER / AFP Photo prise le 04 février 2000 à Paris à l'entrée de la station Fun Radio, qui appartient avec RTL et RTL2 au groupe CLT-UFA. (Photo by JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

RADIO - Fun Radio a été condamnée à plus de 10,3 millions d’euros de dommages et intérêts pour « concurrence déloyale » après avoir appelé ses auditeurs à tordre les chiffres d’audience, ont annoncé plaignants et condamnés. L’affaire, jugée lundi 23 janvier par le tribunal de commerce de Paris, remonte à 2015 et 2016.

Après un record historique d’audience selon Médiamétrie pour Fun Radio au premier trimestre 2016 (7,5%, +0,8 point), sa concurrente NRJ était allée en justice pour dénoncer une pratique frauduleuse. Elle consistait pour l’animateur vedette de la station, Bruno Guillon, à inciter les auditeurs à répondre qu’ils écoutaient Fun Radio toute la journée quand ils étaient contactés par un sondeur.

« Prenez dix minutes. Pourquoi ? Parce que cette personne va vous poser des questions : quelle radio vous avez écoutée hier matin ? Vous dites Fun Radio. Hop ! Et après, en rentrant du travail, quelle radio vous avez écoutée ? J’écoutais Fun Radio. Et en vous couchant ? J’écoutais Fun Radio », expliquait-il par exemple.

Ces messages « avaient permis à Fun Radio d’augmenter artificiellement ses audiences, ce qui avait eu pour effet d’augmenter ses revenus au détriment des radios du groupe NRJ en particulier », a souligné NRJ dans un communiqué lundi soir.

Une pratique très répandue à l’époque

Fun Radio, qui appartenait à RTL à l’époque et aujourd’hui au groupe M6, a estimé qu’il n’y avait pas fraude. Ces messages ont « été prononcés sans aucune intention de manipuler les résultats d’audience, dans le sillage d’une pratique de marché qui était largement répandue sur le marché de la radio à l’époque des faits », selon un communiqué de Fun Radio.

La station fait valoir un non-lieu rendu dans la procédure pénale lancée après une plainte de NRJ. En mars 2022, relève Fun Radio, le juge d’instruction avait conclu que ces messages « prononcés sur un ton humoristique et spontané » ne tombaient pas sous le coup de la loi.

Après enquête, Médiamétrie avait corrigé les mesures du premier trimestre 2016, et n’avait pas inclus Fun Radio dans celle du deuxième trimestre.

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