Les funérailles d'Elizabeth II, "la plus grande opération de police jamais menée" au Royaume-Uni

Des policiers patrouillent devant Buckingham Palace, à Londres (Royaume-Uni), le 18 septembre 2022. - Odd Andersen / AFP
Des policiers patrouillent devant Buckingham Palace, à Londres (Royaume-Uni), le 18 septembre 2022. - Odd Andersen / AFP

L'agression de deux policiers vendredi à quelques centaines de mètres du palais de Westminster à Londres où est exposé le cercueil de la reine Elizabeth II rappelle que la menace n'est jamais loin. Depuis la mort de la souveraine le 8 septembre dernier, les autorités britanniques sont à pied d'œuvre pour préparer des funérailles qui s'annoncent historiques. Un défi logistique autant que sécuritaire.

Depuis mercredi, des milliers de Britanniques patientent pendant des heures pour se recueillir devant le cercueil de la défunte monarque. La file d'attente atteignait encore les 8 kilomètres vendredi matin. L'accès a d'ailleurs dû être suspendu en raison de l'affluence.

Sur cette base, les autorités britanniques prévoient qu'entre 750.000 et un million de personnes pourraient assister ce lundi aux funérailles dans les rues de Londres. Lors des obsèques de la Reine Mère, en 2002, 200.000 personnes étaient présentes.

"Je ne pense pas que la ville a déjà connu ça", confiait il y a quelques jours Sadiq Kahn, le maire de Londres. "C’est comme si on organisait en même temps le marathon, le carnaval de Notting Hill, les mariages royaux et les Jeux olympiques."

"Défi massif"

Bob Broadhurst, qui a supervisé la sécurisation du mariage de Kate et William ou celle des Jeux Olympiques de 2012, assure dans le quotidien britannique The Guardian que les autorités sont actuellement face à un véritable "casse-tête" face à des menaces multiples.

Attentat terroriste, manifestations, notamment anti-monarchie, mouvement de foule.... Les funérailles de la reine sont compliquées à organiser car la "famille royale veut être vue et veut être proche de son public", ce qui est une perspective "absolument effrayante" pour les responsables de la sécurité.

Cette foule massive viendra rendre un dernier hommage à la reine Elizabeth II, notamment lors d'une procession entre Westminster Hall et l'abbaye de Westminster où se tiendront les funérailles de la reine. 2000 personnes ont été conviées à cette cérémonie parmi lesquels 300 chefs d'État du monde entier et les membres de leur équipe. "C'est comme organiser 100 visites d'État en une seule fois", estime un officier cité par la BBC.

Le tout nouveau patron de la Metropolitan Police, la police londonienne, a reconnu que se présentait "un défi massif" en terme de sécurité, mais un défi auquel les autorités "se préparent depuis des années et des années pour avoir un événement sécurisé".

"C'est la plus grande opération de police jamais menée par la police britannique", affirme pour sa part Simon Morgan, un ancien officier en charge de la protection de la famille royale, cité par Inews.

Tireurs d'élite

Lorsque Glasgow a accueilli la conférence sur le climat, la COP26, à l'automne dernier, 10.000 policiers avaient assuré quotidiennement la sécurité de l'événement. Leur nombre devrait être au moins égal, voire supérieur, pour cette journée de funérailles. Des policiers d'Irlande du Nord et d'Ecosse sont déjà venus renforcer les rangs, pour deux semaines au moins.

L'armée est également mise à contribution avec le déploiement de 1500 officiers de la Royal Military Police, la police militaire britannique. Des snipers devraient être positionnés sur les toits, comme ce fut le cas lors de la procession du cercueil de la reine à Edimbourg, en Ecosse.

"Il est logique d'avoir ce déploiement, compte tenu de la menace, et étant donné que dans Londres les espaces seront noir de monde", analyse le professeur Fussey, professeur de sociologie à l'université d'Essex. "Ils sont déployés lors d'événements majeurs. Lors des Jeux olympiques, il y avait des tireurs d'élite. Lorsque vous organisez des événements vraiment exceptionnels comme celui-ci, il faut donner un caractère plus militaire au maintien de l'ordre."

Article original publié sur BFMTV.com