"Frenchie Shore" convoquée à l’Assemblée nationale durant un débat sur la protection de l’enfance

La téléréalité, diffusée en France depuis le 11 novembre, se revendique "hardcore". Mais pour certains, il s’agit carrément d’images "à la limite de la pornographie".

C’est shore, ça brûle. Ce mercredi 22 novembre, Laurent Marcangeli, président du groupe Horizons à l’Assemblée, a utilisé un exemple pour le moins surprenant pour attirer l’attention du gouvernement sur la nécessité de protéger les enfants face aux réseaux sociaux : « Frenchie Shore », une nouvelle émission de téléréalité particulièrement trash.

« Frenchie Shore » inquiète Rima Abdul Malak, pour qui c’est « à la limite de la pornographie »

Le député de Corse est l’auteur d’une proposition de loi visant à instaurer une majorité numérique à 15 ans, nécessaire pour s’inscrire sur les réseaux sociaux. Son objectif : protéger les plus jeunes des contenus haineux, fausses informations et autres risques de l’exposition prématurée à ces plateformes. Problème : si la loi a été promulguée en juillet 2023 en France, « sa mise en application est aujourd’hui suspendue à une appréciation de la Commission européenne », a déploré Laurent Marcangeli. Or « le temps presse », insiste-t-il.

Preuve en est selon lui les extraits de « Frenchie Shore », « la dernière émission de téléréalité qui inonde les réseaux sociaux ». « À la limite de la pornographie, elle verse dans le trash et la vulgarité permanente. Combien de collégiens, combien d’écoliers, sont ainsi exposés à tout ou partie de cette émission ? », interroge-t-il comme vous pouvez le voir dans le vidéo ci-dessous.

« Face au défi de la régulation numérique » la France ne va pas sans l’UE, répond Borne

Adaptation de la téléréalité américaine à succès Bienvenue au Jersey Shore, « Frenchie Shore » a été lancée le 11 novembre en France sur la plateforme de streaming Paramount + et la chaîne MTV France. Le principe est simple : cinq femmes et autant d’hommes sont enfermés dans une villa du sud de la France avec pour seuls objectifs de s’amuser et de coucher ensemble. Le tout, bien évidemment, sous l’œil des caméras et avec le moins de floutage possible.

Interpellée sur la position du gouvernement français, qui doit faire face à un frein au niveau européen, la Première ministre Élisabeth Borne a refusé d’opposer les deux. « Face au défi de la régulation numérique, c’est avec l’Union européenne que nous pourrons peser et trouver des solutions efficaces », a-t-elle fait valoir. « Notre action nationale et au niveau de l’Union européenne se complètent, nous pouvons et nous devons les coordonner parfaitement. C’est pourquoi nous travaillons en ce moment même avec la Commission européenne pour articuler votre loi avec les travaux européens et permettre son entrée en vigueur dans les meilleurs délais », a ainsi assuré la cheffe du gouvernement à l’élu Horizons.

Avant Laurent Marcangeli, c’est la ministre de la Culture Rima Abdul Malak qui s’était émue de voir des extraits parfois crus en accès libre sur les réseaux sociaux. Elle avait dit espérer que l’Arcom se saisisse du sujet pour en restreindre l’accès aux mineurs. Mais le producteur de la téléréalité David Maceira revendique, lui, un programme dans lequel les « jeunes (sont) libres et à l’aise avec leur sexualité » et « s’affranchissent du qu’en-dira-t-on », comme il l’a expliqué au Parisien.

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