Avec Franck Thilliez dans l’enfer de « Norferville »

Franck Thilliez, qui fête ses vingt ans de carrière cette année, a vendu plus de 10 millions d’exemplaires depuis son premier roman.  - Credit:Éric Garault/Pasco and Co
Franck Thilliez, qui fête ses vingt ans de carrière cette année, a vendu plus de 10 millions d’exemplaires depuis son premier roman. - Credit:Éric Garault/Pasco and Co

«Personne ne choisit vraiment de vivre ici. Les gens viennent uniquement pour l'argent, le travail, ou pour se reconstruire une vie en partant de zéro, parce que c'est mieux pour eux de disparaître de la civilisation. » Ici, c'est Norferville, cité minière de l'Extrême Nord canadien inspirée d'une ville réelle, qui devient sous la plume de Franck Thilliez un endroit-monstre aux crocs de glace. En vingt ans, il y a eu trois crimes à Norferville, majoritairement des bagarres d'ivrognes. Mais il y a les suicides, les stupéfiants, la « mort douce » offerte aux imprudents par le piège du froid. Et la mémoire refoulée de ces viols, commis plusieurs années auparavant sur des jeunes femmes autochtones d'origine innue, dont le mode de vie et les traditions ont été balayés, l'intégrité niée. Ces viols dont personne n'a parlé.

À LIRE AUSSI Revivez notre grand entretien avec le maître du thriller Franck ThilliezLe corps de Morgane Schaffran est retrouvé à Norferville. Française, elle s'était exilée dans ce bout du monde pour des motifs nébuleux, armée de stilettos et de nuisettes en satin – piètre équipement pour le Grand Nord. Son corps a été molesté, son foie arraché, peut-être dévoré. Qui, d'un homme ou d'une bête, a pu commettre un crime aussi féroce ? La lieutenante chargée de l'enquête, Léonie Kuekuatsheu Rock, métisse que l'on appelle dans sa communauté une « pomme », « rouge dehors, blanche dedans », se lance aux trousses du tueur, épaulée notamment par le père [...] Lire la suite