L'autre meurtre irrésolu sur lesquel plane l'ombre de Francis Heaulme

Condamné à perpétuité pour 11 meurtres, Francis Heaulme a été soupçonné dans un autre assassinat troublant.

Francis Heaulme (ici dessiné lors d'un procès de 2018 à la Cour de Versailles) est condamné à perpétuité pour 11 meurtres - peut-être bientôt 12 (Benoit PEYRUCQ / AFP)
Francis Heaulme (ici dessiné lors d'un procès de 2018 à la Cour de Versailles) est condamné à perpétuité pour 11 meurtres - peut-être bientôt 12 (Benoit PEYRUCQ / AFP)

Le "Routard du crime" fait à nouveau la Une des médias. Francis Heaulme, ex-ouvrier de Metz condamné à perpétuité pour avoir tué 11 personnes, vient d'être remis en examen pour un douzième meurtre. Celui de Jean-Joseph Clément, un réparateur d'engins agricoles de 59 ans retrouvé mort, le visage ensanglanté, le 8 août 1989 d'Avignon.

Il s'agit de l'un des deux mystérieux assassinats irrésolus qui ont longtemps été imputés au serial killer, aujourd'hui âgé de 64 ans. Dans le cas de Jean-Joseph Clément, les progrès de la police judiciaire pourraient permettre de découvrir les scellés sous un nouveau jour. Interpellé à quelques mètres du crime, Francis Heaulme avait confessé en 1992 en être l'auteur. Puis il avait obtenu un non-lieu dix ans plus tard, le juge considérant ses aveux trop guidés par les enquêteurs.

Scène d'horreur au gymnase

Mais l'autre grand meurtre nimbé de mystère et d''interrogations, c'est celui de Laurent Bureau. Nous sommes le soir du 8 mai 1986. Deux ans après le décès de la mère de Francis Heaulme, moment de bascule de ses multiples meurtres à venir.

Il est 22h et Laurent Bureau, un militaire de 19 ans, vient de descendre du train qui le ramène à Périgueux (Dordogne). Il regagne à pied sa caserne et décide de faire un détour par le parc du gymnase Bertran-de-Born. Il souhaite s'informer sur une compétition de sports de combat qui doit y avoir lieu, mais trouve la salle fermée, relate Sud Ouest.

Le lendemain matin, à 9h, le concierge retrouve son corps dénudé, dans une mare de sang, caché entre deux tapis de sport. Durant la nuit, Laurent Bureau a été torturé, les mains ligotées, la tête fracassée par un extincteur.

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Les deux meurtriers sont acquittés

Parmi les suspects interpellés se trouvent Didier Gentil et Francis Heaulme. Le premier est un camarade de régiment de Laurent Bureau. Le second a déjà un meurtre derrière lui, celui d'une boulangère de 17 ans étranglée deux ans plus tôt.

Didier Gentil est finalement relâché. Ce n'est qu'en 1992 qu'il sera écroué à perpétuité pour le meurtre de la petite Céline Jourdan, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Entretemps, depuis sa prison, Francis Heaulme dénonce Didier Gentil comme étant celui qui a tué Laurent Bureau. Il aurait assisté au meurtre, sans y avoir pris part, après une dispute des deux militaires sur fonds d'argent.

Les deux grands noms du crime sont renvoyés devant la cour d'assises de Dordogne en 1997. Mais Didier Gentil rejette les accusations. Impossible pour le juge de déterminer lequel des deux a tué le jeune homme. Ils sont tous les deux acquittés le 5 avril 1997. 30 ans plus tard, la mort de Laurent Bureau n'est toujours pas élucidée.

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