Qui est Francis Heaulme, de nouveau mis en examen pour meurtre ?

Avec au moins 11 meurtres à son actif, le “routard du crime” a de nouveau été mis en examen en raison de nouveaux éléments.

Francis Heaulme, au tribunal le 8 septembre 1992 (crédit : reuters)
Francis Heaulme, au tribunal le 8 septembre 1992 (crédit : reuters)

Une affaire rouverte 34 ans après les faits. Francis Heaulme a été mis en examen pour le meurtre de Jean-Joseph Clément, un ouvrier agricole retrouvé mort dans le Vaucluse le 8 août 1989, d’après une information franceinfo. Précédemment poursuivi dans cette affaire, l’homme de 64 ans avait obtenu un non-lieu en 2002. Mais en raison de “charges nouvelles”, la justice a décidé de rouvrir le dossier.

Francis Heaulme a pourtant avoué ce crime, après avoir été contrôlé à proximité des lieux à la date des faits. Mais il s’est très vite rétracté et a pu bénéficier d’un non-lieu. Les avocats de la fille de l’homme assassiné, Christine Clément, mettent en avant que le mode opératoire du meurtre en question ressemble aux précédents crimes de Francis Heaulme. Un meurtre très violent, où la victime se retrouve avec le pantalon baissé, ou encore la présence d’excréments à proximité de la scène de crime.

Le “routard du crime”

Francis Heaulme est né le 25 février 1959 à Metz (Moselle). S’il adorait sa mère, raconte franceinfo en 2013, “son père, au contraire, le frappait, le traitait de "retardé", l'enfermait souvent à la cave à cause de son allure asexuée”. Il était alors maigre, grand avec de longs bras. Un syndrome de Klinefelter, qui se caractérise par la présence d'un chromosome féminin supplémentaire, lui a d’ailleurs été diagnostiqué.

Il quitte le domicile familial à 25 ans, après la mort de sa mère, raconte Le Figaro. Le jeune homme commence alors à sillonner les routes de France en tuant ses victimes au hasard pendant une dizaine d’années. Ils tuent aussi bien des femmes que des hommes ou des enfants. Le bien nommé “routard du crime” est finalement arrêté le 7 janvier 1992.

“Francis Heaulme ne fonctionne pas comme vous et moi, il a des troubles du comportement", confiait l'ancien gendarme Jean-François Abgrall qui l’a arrêté. Dans son registre, "il n'a pas le remord même s'il a la notion du bien et le mal". Si les alibis sont souvent flous, les avocats de Christine Clément estiment que de nombreux éléments convergent vers un mode opératoire similaire à celui employé par Francis Heaulme pour le meurtre de deux enfants, Cyril Beining et Alexandre Beckrich, à Montigny-lès-Metz (Moselle), le 28 septembre 1986. Au total, Francis Heaulme a été condamné pour le meurtre de 11 personnes. Et peut-être bientôt 12.

VIDÉO - L’affaire Francis Heaulme, le routard du crime