En France, un petit village nommé “Suisse”

“En Moselle, à 50 kilomètres de Metz, il existe une bourgade de 98 âmes portant le même nom que le pays de Ramuz et de Federer. Ça valait bien le coup d’œil”, écrit Le Temps. Le quotidien helvétique est parti explorer ce petit village français, à 250 kilomètres de Bâle. “Bourgade charmante, bien ordonnée, avec ses marronniers plantés sur ce qu’on appelle ici des ‘usoirs’ – un espace public compris entre la chaussée et les maisonnées.” Signe distinctif : la commune porte le nom de “Suisse”. Le gentilé local aussi entretient la confusion, puisque les habitants sont appelés “Suisses”.

Si “la quiétude et le rangement évoqu[ent] en effet immanquablement le pays vaudois ou fribourgeois”, le reste de la visite révèle un panorama typique des patelins français. Il n’y a plus d’école à Suisse ; les enfants sont scolarisés dans la commune voisine. Le seul café du village a fermé, alors le maire du bourg fait de temps à autre office de serveur dans la salle municipale. “On se persuade ici que le village est un peu helvète”, poursuit le quotidien suisse. “Et on entretient la croyance” en s’amusant de l’homonymie. Un faux poste-frontière est ainsi monté les jours de Téléthon, décoré d’un drapeau suisse et gardé par un faux militaire helvétique. Le “passage de la frontière” payant permet ainsi de récolter quelques euros.

“Quelques désordres”

L’origine du nom du village a en revanche longtemps intrigué les habitants du coin, avant qu’un consul suisse n’en perce le mystère. Difficile d’établir les racines exactes du nom, mais il remonterait au VIIIe siècle et serait lié à la présence de marais salants et d’une source d’eau salée. “Son origine : Sulza, qui en vieil allemand signifie ‘Eau salée’.”

“À Suisse, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes s’il n’y avait pas quelques désordres (sans gravité) liés à l’homonymie”, rapporte Le Temps, qui se fait l’écho de vacanciers perdus à case d’erreurs de GPS et d’échanges de colis avec le pays frontalier à cause d’une mauvaise lecture des codes postaux. De petits incidents qui n’entravent pas la vie tranquille de la commune. “Une naissance est annoncée : Suisse comptera un nonante-neuvième habitant en fin d’année. Ici on dit ‘quatre-vingt-dix-neuvième’. On a beau être suisse, on n’en demeure pas moins français.”

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