Yahoo Actualités France-Maroc : un huitième de finale fort en symboles pour Hervé Renard et les Bleues
FOOTBALL - Un ticket pour les quarts de finale à la clé. L’équipe de France féminine entame la deuxième phase de la Coupe du monde de football organisée en Australie et en Nouvelle-Zélande par un match fort en symboles face à la sélection du Maroc.
Un huitième de finale presque inédit entre les Bleues, largement favorites, et les Lionnes de l’Atlas qui disputent la toute première Coupe du monde de leur histoire dans la peau de l’outsider. Et ce match aura forcément une saveur particulière, après le parcours éblouissant du Maroc lors du dernier Mondial masculin au Qatar qui avait pris fin en demi-finale contre… la France.
Ce sera particulièrement vrai pour la défenseuse française Sakina Karchaoui, née en France de parents marocains ou pour Anissa Lahmari, 30 matches avec les sélections françaises chez les jeunes avant de revetir le maillot marocain chez les pros. D’ailleurs les Lionnes de l’Atlas comptent sept joueuses nées en France sur les 23 qui disputent ce mondial.
Et que dire du passé symbolique des deux entraîneurs français qui s’affrontent ce mardi à 13 heures au Hindmarsch Stadium d’Adélaïde ? Il ajoutera aussi sa dose d’émotion à ce match crucial qui désignera l’adversaire de l’Australie en quart de finale.
Des Lions aux Bleues
Arrivé à son poste quelques mois avant le Mondial, le nouveau sélectionneur Hervé Renard a conservé un lien fort avec le Maroc, dont il a entraîné la sélection masculine de 2016 à 2019. Durant ces 41 mois, il aura participé à deux Coupes d’Afrique des nations (2017, 2019) et au Mondial russe de 2018. C’est d’ailleurs sous l’ère Renard que le Maroc avait obtenu cette qualification historique pour la Russie, après vingt ans sans Coupe du monde.
Malheureusement, l’idylle marocaine s’était conclue par une terrible désillusion lors de la CAN 2019. À la surprise générale, l’équipe d’Hervé Renard avait été éliminée en huitièmes par le Bénin, pourtant novice à ce stade de la compétition.
Ce mauvais souvenir mis de côté, le technicien français conserve un attachement particulier pour ce pays, révélation du dernier Mondial au Qatar. « Je suis français, je suis né en France, j’ai un passeport français mais, demain, je suis désolé je supporterai l’équipe du Maroc », avait d’ailleurs lâché Hervé Renard sur RMC, à la veille de la demie France-Maroc en décembre dernier. « Je crois qu’il y avait 12 joueurs que j’avais dirigés, j’étais très fier de cette équipe marocaine avec tous les anciens, j’avais mon cœur qui avait balancé pour le Maroc », a-t-il rappelé dans L’Équipe, à quelques jours d’affronter l’équipe féminine marocaine.
« Aucun remords à battre l’équipe de France »
Mais si Hervé Renard n’a pas caché ses liens avec le Maroc, le sélectionneur du Maroc pourrait parler de longues heures de sa relation avec certaines joueuses françaises. En effet, Reynald Pedros, entraîneur français à la tête du Maroc depuis novembre 2020 en a côtoyé de nombreuses.
L’ancien milieu de terrain du FC Nantes a entraîné la redoutable équipe lyonnaise de 2017 à 2019. Deux années de victoires et de trophées où Reynald Pedros a entraîné la capitaine des Bleues Wendie Renard, Selma Bacha, Kenza Dali, Eugénie Le Sommer, la portière tricolore Pauline Peyraud-Magnin et Amel Majri.
« Je connais parfaitement cette équipe de France, c’est un avantage, c’est une équipe très forte, avec des joueuses avec beaucoup d’expérience, de très haut niveau », a d’ailleurs concédé Reynald Pedros, forcément marqué par son passage sur le banc lyonnais alors qu’il n’avait aucune expérience d’entraîneur chez les féminines. « Si on m’avait dit quand il est parti de Lyon qu’on se retrouverait en huitième de finale de Mondial, surtout avec le Maroc, je ne l’aurais pas cru. Il connaît très bien l’équipe de France, les joueuses lyonnaises qu’il a eues et celles qu’il a affrontées », a reconnu aussi l’attaquante française Eugénie Le Sommer.
Mais ce match ne laissera pas de place pour les sentiments, mets en garde Raynald Pedros. « Je n’aurai absolument aucun scrupule, aucun remords à battre l’équipe de France. C’est un match particulier, oui, mais pour moi. C’est un match à gagner pour le Maroc », a-t-il prévenu en conférence de presse.
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