La France insoumise est-elle le dernier parti bonapartiste de France ?
La France insoumise est le dernier parti bonapartiste de France. Son chef éconduit par la démocratie, elle vit désormais un amour contrarié avec la République. Les pourfendeurs de la « monarchie présidentielle » ne survivent pas au crépuscule de celui qui se comportait comme un empereur sans en porter le titre. À l'image d'Auguste qui sauvegarda les apparences de la République romaine tout en se consacrant princeps senatus (« prince du Sénat »), Jean-Luc Mélenchon prétendait n'être le chef de rien tout en étant le centre de tout.
La collégialité, la démocratie directe, les référendums, l'Assemblée constituante : pas une idée, pas un mot, pas un slogan populiste n'auront échappé à La France insoumise. Si elle avait eu la majorité à l'Académie française, elle aurait aboli le singulier de la conjugaison. Ces postures étaient, comme toutes les postures, des insolences destinées à faire oublier le culte de la personnalité d'un homme au mérite pour autant considérable : être capable de remporter, au moins un peu, des élections. Bref, l'extrême gauche renouait avec une tradition autoritaire, que n'aurait pas reniée Napoléon IIIÀ LIRE AUSSILe Foll : « À La France insoumise, je préfère la France ambitieuse »
Eh bien, les partisans de Jean-Luc Mélenchon connaissent un destin comparable à ceux du deuxième empereur des Français. Après la chute du vainqueur de Solférino, le parti bonapartiste fit le douloureux apprentissage du parlementarisme, et se montra, en gros, inc [...] Lire la suite