La France insoumise est-elle le dernier parti bonapartiste de France ?

Les partisans de Jean-Luc Mélenchon connaissent un destin comparable à ceux du deuxième empereur des Français.  - Credit:AMAURY CORNU / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les partisans de Jean-Luc Mélenchon connaissent un destin comparable à ceux du deuxième empereur des Français. - Credit:AMAURY CORNU / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La France insoumise est le dernier parti bonapartiste de France. Son chef éconduit par la démocratie, elle vit désormais un amour contrarié avec la République. Les pourfendeurs de la « monarchie présidentielle » ne survivent pas au crépuscule de celui qui se comportait comme un empereur sans en porter le titre. À l'image d'Auguste qui sauvegarda les apparences de la République romaine tout en se consacrant princeps senatus (« prince du Sénat »), Jean-Luc Mélenchon prétendait n'être le chef de rien tout en étant le centre de tout.

La collégialité, la démocratie directe, les référendums, l'Assemblée constituante : pas une idée, pas un mot, pas un slogan populiste n'auront échappé à La France insoumise. Si elle avait eu la majorité à l'Académie française, elle aurait aboli le singulier de la conjugaison. Ces postures étaient, comme toutes les postures, des insolences destinées à faire oublier le culte de la personnalité d'un homme au mérite pour autant considérable : être capable de remporter, au moins un peu, des élections. Bref, l'extrême gauche renouait avec une tradition autoritaire, que n'aurait pas reniée Napoléon IIIÀ LIRE AUSSILe Foll : « À La France insoumise, je préfère la France ambitieuse »
Eh bien, les partisans de Jean-Luc Mélenchon connaissent un destin comparable à ceux du deuxième empereur des Français. Après la chute du vainqueur de Solférino, le parti bonapartiste fit le douloureux apprentissage du parlementarisme, et se montra, en gros, inc [...] Lire la suite