La France doit-elle être gouvernée par la jeunesse ?

Jordan Bardella et Gabriel Attal lors de leur débat, le 25 juin, sur TF1.  - Credit:Jeanne Accorsini/Sipa
Jordan Bardella et Gabriel Attal lors de leur débat, le 25 juin, sur TF1. - Credit:Jeanne Accorsini/Sipa

La testostérone a recouvert la politique d'une vague d'adrénaline. C'est une des leçons à tirer de l'affrontement entre Gabriel Attal (34 ans), Jordan Bardella (28 ans) et, jusqu'à nouvel ordre, Manuel Bompard (38 ans). Leur âge n'est plus un sujet, et pourtant, il n'est pas pour rien dans la physionomie de la campagne des législatives ni dans le rythme inouï auquel la France change.

Avec son élection en 2017, Emmanuel Macron avait accéléré l'écriture de l'histoire, augmenté la tension, l'énergie, le tempo d'un pays qui s'était habitué à la langueur et à la nonchalance des derniers présidents du système bipartisan partagé entre l'UMP et le PS. Il ne prévoyait sans doute pas d'être rejoint dans sa course par des individus plus jeunes encore.

Au début du XVIe siècle, le règne de la jeunesse

Les conflits entre les générations sont une des guerres secrètes les plus violentes de l'humanité. Tout simplement car l'une aspire toujours à remplacer l'autre, le plus vite possible de préférence. Et la vieillesse de se défendre avec des arguments qui se résument à des termes volontairement imprécis : l'expérience, la sagesse, l'habitude. Mouais. Autant de prétextes pour gagner du temps et ne pas être remplacé par une force invincible, la jeunesse.

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L'histoire est le reflet de l'âge de ceux qui la font. Au début du XVIe siècle, trois garçons de vingt ans ou à peu près, le roi d'Angleterre, Henri VIII, de France, F [...] Lire la suite