La France condamnée pour les conditions de vie indignes des harkis dans les camps

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), à Strasbourg.  - Credit:Philemon Henry - Sipa
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), à Strasbourg. - Credit:Philemon Henry - Sipa

Le pays doit faire davantage pour réparer le préjudice subi. La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné, jeudi 4 avril, la France pour les conditions de vie « pas compatibles avec le respect de la dignité humaine » des harkis dans les camps d'accueil où ils ont passé des années après avoir dû quitter l'Algérie dans les années 1960 et 1970.

Les cinq requérants sont des ressortissants français nés entre 1957 et 1969, enfants de harkis, les auxiliaires d'origine algérienne ayant combattu aux côtés de l'armée française durant la guerre d'Algérie (1954-1962).

À LIRE AUSSI Dans le Gard, le « cimetière de la honte » d'enfants harkis

Quatre d'entre eux sont arrivés en France au moment de l'indépendance de l'Algérie, en 1962, ou sont nés en France dans les années suivantes. Ils ont vécu dans des camps d'accueil pour harkis, principalement celui de Bias, dans le Lot-et-Garonne, jusqu'en 1975.

Une réparation insuffisante

Ils ont intenté différents recours concernant leurs conditions de vie dans ce camp, pointant notamment leur enfermement, l'ouverture de leur courrier par l'administration du camp, la réaffectation des prestations sociales dues à leur famille aux dépenses du camp et leur scolarisation dans une école interne à la structure, en dehors du système éducatif de droit commun.

Les juridictions administratives françaises ont déjà estimé que la responsabilité pour faute de l'État était engagée et la France leur a déjà versé 15 000 euros en réparation [...] Lire la suite