Françoise Hardy, atteinte d'un cancer, souhaite "partir bientôt et de façon rapide"

Françoise Hardy souhaite terminer sa chanson. L'artiste, qui se bat contre le cancer depuis bientôt 20 ans, se confie à Paris Match dans un entretien publié ce jeudi: elle y évoque son quotidien difficile, l'impact de la maladie sur sa vie et expose sans fard son désir de mourir.

Interrogée par l'hebdomadaire sur ce que l'on peut lui souhaiter à l'approche de ses 80 ans, le 17 janvier prochain, la chanteuse répond:

"De partir bientôt et de façon rapide, sans de trop grosses épreuves, comme l'impossibilité de respirer."

Lorsqu'on lui parle de ses projets, sa réponse est la même: "partir dans l'autre dimension le plus tôt, le plus vite et le moins douloureusement possible."

Françoise Hardy a été diagnostiquée d'un cancer du système lymphatique en 2004. Après avoir annoncé sa rémission dix ans plus tard, elle a révélé en 2019 être atteinte d'un nouveau cancer, au pharynx.

"Un cauchemar"

Elle détaille les difficultés de son quotidien auprès de l'hebdomadaire: "Depuis mes dernières et récentes radiothérapies, je vais mal car mon œil droit voit tout très flou et est douloureux. Ma narine du même côté est tout le temps bouchée. La bouche et l'arrière-gorge sont encore plus asséchées. C'est un cauchemar."

"À cause de ma vision détériorée, je ne peux plus lire", poursuit-elle. "Je ne peux même plus regarder la télé, ce qui, quand je tombais sur un bon film, était la meilleure façon de déconnecter."

En outre, "la maladie détruit le mentale": "L'âge aidant, après des rayons qui touchent la tête, ce qui a été le cas de mes 55 radiothérapies, on perd la mémoire de trop de choses et le manque d'équilibre réduit au maximum les possibilités de bouger."

Engagée pour l'euthanasie

Ces dernières années, Françoise Hardy a plusieurs fois pris la parole pour se déclarer en faveur du droit à mourir dans la dignité. En 2021, lors d'un entretien à BFMTV, elle a assuré avoir elle-même envisagé cette issue avant de se heurter à l'interdiction:

"Je connais un médecin à qui je m'étais adressée en ce qui me concerne, en lui disant 'Si mes problèmes ne s'arrangent pas, est-ce que tu pourras m'aider?'. Il m'a répondu qu'il avait fait ça quelques fois par le passé, mais qu'il ne le ferait plus. Les médecins qui se risquent à faire ça risquent aussi de perdre leur activité."

Article original publié sur BFMTV.com