Le Français Maxime Lefèvre nommé coach principal des Wolves pour la Summer League NBA: "Une récompense du travail accompli"

Le Français Maxime Lefèvre nommé coach principal des Wolves pour la Summer League NBA: "Une récompense du travail accompli"

Maxime, comment avez-vous accueilli cette nomination en tant que coach principal des Minnesota Timberwolves durant la Summer League de Las Vegas (7-17 juillet) ? Vous vous y attendiez ?

Je savais que c'était une possibilité, que ça se jouait entre deux ou trois coachs. Une ou deux semaines après la fin de la saison, le coach est venu me voir et m’a dit qu'il voulait que je coache l’équipe durant la Summer League. Il m’a dit de ne pas en parler car il n’avait prévenu personne à part moi. Après, il a prévenu le reste du staff il y a deux ou trois semaines.


Comment s’est fait ce choix ? Le coach vous a-t-il expliqué ce qui l’avait poussé à trancher en votre faveur ?

En général, ce sont plutôt les jeunes assistants, car les assistants qui ont plus d’expérience l’ont déjà fait. Après, on regarde qui ne l’a pas fait et ça se joue entre ces coachs-là. Parfois, s’il s’agit d’un nouveau coach principal qui arrive dans la franchise, il aime bien avoir un assistant plus expérimenté pour gérer la Summer League. Parfois, des coachs principaux qui n’ont jamais été coachs principaux décident de faire la Summer League eux-mêmes quand ils sont embauchés. Je crois que Darvin Ham (Los Angeles Lakers) a fait ça l’année dernière.

Vous percevez ce choix comme une récompense ? Quand on est assistant, c’est important pour engranger de l’expérience…

Oui, c’est important en termes d’expérience. Quand on est assistant, on peut faire beaucoup de choses, mais c’est différent de passer sur la chaise d’à côté. Les responsabilités sont différentes donc c’est une bonne expérience. Je pense que, quand on redevient assistant, on regarde le travail du head coach de manière un peu différente. C’est une récompense du travail que j’ai accompli jusque-là et ça montre la confiance du coach et du reste de la franchise.

Pouvez-vous nous décrire votre rôle et votre mission durant cette Summer League ?

En amont, c'était de gérer toute l’équipe, avoir des réunions avec le front office sur le roster pour déterminer quels joueurs doivent venir… Lors des deux dernières semaines, c’était ça. Il y a aussi beaucoup de préparation en termes de logistique, les heures où on doit manger avant les matchs, les horaires des bus… Je dois tout approuver. Il ne faut pas gérer seulement les joueurs, il faut aussi gérer un staff de 12 personnes, donner des responsabilités aux coachs. Une fois que la Summer League commencera, ma mission sera de coacher les matchs, être en contact avec le head coach et les dirigeants pour gérer les temps de jeu, le développement des joueurs… Le but reste de gagner, mais il y a avant tout un travail de développement et d’évaluation des joueurs.

Vous avez gravi les échelons un par un depuis votre arrivée chez les Wolves en 2019. Analyste vidéo, coach spécialisé en développement des joueurs, assistant coach… Quelles sont désormais vos ambitions ? Votre appétit va-t-il être aiguisé par cette mission durant la Summer League ?

C’est intéressant, mais une fois que la Summer League est finie, on repasse assistant. Il y a pas mal d’assistants dans un staff NBA, donc le but est de monter un peu en hiérarchie parmi les assistants de la franchise. Mais entre ça et être head coach NBA, il y a plusieurs mondes !

Le chemin est long, mais être head coach est-il, à terme, votre ambition ?

Je ne dirais pas que c’est un but en soi. Mon ambition est d’avoir l’opportunité de continuer à progresser, de monter dans la hiérarchie des assistants et, après, il arrivera ce qu’il arrivera. Être coach n’est pas un but final, même si ça serait un honneur. Mais en NBA, il n'y en a que 30… et on recycle souvent les mêmes ! (rire) C’est quelque chose de très difficile à avoir.

Plus globalement, quel regard portez-vous sur la saison des Wolves, qui s’est terminée au premier tour des playoffs malgré l’arrivée retentissante de Rudy Gobert l’été dernier ? L’année prochaine, l’équipe est censée franchir encore un cap…

La saison dernière a été frustrante. Au début, il fallait commencer à intégrer Rudy, mais Karl-Anthony Towns s’est blessé. Ensuite, on a fait un transfert pour changer de meneur (arrivée de Mike Conley, ndlr), Towns est revenu sur la fin de saison… On n’a jamais vraiment trouvé notre rythme, donc c’est compliqué de juger le roster qu’on avait car il y avait toujours des changements. Juste avant les playoffs, on a aussi eu les blessures de Jaden McDaniels et Naz Reid, deux pièces importantes. Mais je crois que c’est la première fois depuis 2004 que les Wolves vont deux fois de suite en playoffs, donc ça reste une réussite. Le but est évidemment de passer le premier tour. L’année prochaine, ce sera l’objectif. Il faut passer un cap, tout le monde est d’accord là-dessus.

Article original publié sur RMC Sport